CORONAVIRUS – COVID 19 : Le Président Baïdy Agne du CNP rompt le silence et répond à Macky Sall

  • Le secteur du « Tourisme, Hôtellerie, Transport aérien » est effectivement le premier touché, mais vous avez des effets d’entrainement sur toutes leurs chaines d’approvisionnement mettant en difficulté une myriade de Tpe fournisseurs de produits alimentaires locaux et petits services de proximité des zones touristiques (Petite Côte, Cap-Skirring, Tamba, Saint-Louis, etc. ).

  • Dans le secteur industriel, il est noté des difficultés d’approvisionnement en intrants et pièces détachées. A l’export, l’agro-industrie et l’horticulture sont concernées. 

  • Le secteur du Btp enregistre des retards de paiements de travaux d’infrastructures financés par certains partenaires-pays.

  • La chaine de transport-manutention-transit portuaire est également affectée par une baisse des flux d’importations. 

  • Dans le secteur des services, une réorganisation du travail s’impose et nécessite des investissements en postes de travail supplémentaires pour la protection sanitaire des travailleurs. 

  

  

Covid 19 : Président Baïdy Agne sur les mesures prises par l’Etat, la Bceao, 

le Fmi, la Banque Mondiale

  • Nous saluons donc toutes les décisions prises par le Chef de l’Etat, notamment avec la mise en place du comité de croissance et de veille économique, du fonds de riposte et de solidarité, de l’aide alimentaire d’urgence, et la remise partielle de la dette fiscale à certaines entreprises pour 2019.

  • Il faut se réjouir aussi de l’intervention de notre Etat auprès de la Bceao, mais nous sommes dans une crise à la fois sanitaire, sociale, économique, et à très forte incidence financière.

  • Par exemple la Banque centrale européenne (Bce), même si nos économies ne sont pas comparables, a lancé le dispositif « monnaie hélicoptère » pour l’achat de 750 milliards d’euros d’actifs et la suspension des règles de Bâle 3 pour appuyer le secteur privé européen.

  • Pour nos entreprises,  les mesures prises par la Bceao sont insuffisantes sans un assouplissement des règles prudentielles de Bâle pour notre secteur bancaire. C’est indispensable pour un accompagnement de proximité et flexible de nos banques aux entreprises impactées. L’intervention du Chef de l’Etat sera indispensable.

  • Nos entreprises impactées ont besoin dans l’urgence d’une batterie de mesures prenant en compte les difficultés de trésorerie immédiate du chômage technique, les retards de paiements ou pertes fournisseurs, les rééchelonnements des dettes bancaires, la prise en charge des taux d’intérêts bancaires induits, le rallongement des délais de paiement des charges sociales et fiscales, l’accompagnement au redéploiement, etc. 

  • J’ai noté cette déclaration commune du Groupe de la Banque Mondiale et du Fmi demandant la suspension du remboursement de la dette des pays pauvres (IDA). C’est un premier pas, mais insuffisant à mon humble avis. La bonne solidarité internationale, c’est l’apport de nouveaux concours financiers aux fonds de solidarité nationaux et aux entreprises. Ainsi des appuis sont également attendus  d’autres partenaires tels que la Bad, l’Ue, la Bid, l’Usaid. 

  • Si en Europe et dans d’autres régions du Monde, nous voyons cette rapidité de mobilisation des ressources financières, il est bon que cette crise Covid 19 soit également le moment pour l’Afrique de s’interroger sur la solidarité internationale et des difficultés qu’elle rencontre pour couvrir les besoins de financement de son développement estimés à 200 milliards de dollars par an. 

Covid 19 : Président Baïdy Agne sur la fermeture d’entreprises

 et le chômage technique.

  • Nous avons engagé des échanges avec les centrales syndicales de travailleurs la semaine dernière et ils ont fait montre de grandes responsabilités. 

  • Dans les entreprises impactées, les travailleurs connaissent parfaitement la situation particulièrement difficile qui y prévaut. Le droit du travail indique qu’en cas de crise de cette nature, il y a 7 possibilités dont, le chômage technique, la réduction des heures de travail, le travail par roulement, l’anticipation du congé payé, le redéploiement du personnel, le télétravail et le licenciement économique.

  • Au niveau du CNP, nous avons laissé chaque Employeur apprécier la mesure la plus appropriée à même d’accompagner les travailleurs en ces moments difficiles et à incidence financière soutenable pour l’entreprise, tout en restant dans une perspective de reprise à court terme de l’activité.

  • Si l’on prend le Tourisme, l’Hôtellerie et les Agences de voyage, vous avez plus de 1.215 entreprises menacées de fermetures. C’est plus de 45.000 emplois directs concernés. La situation est très préoccupante.

  • Le chômage technique est pour l’instant le moindre mal dans la mesure où en concertation avec les délégués du personnel, chaque entreprise peut apporter un soutien à ses employés. La mise en congé a un coût financier plus important car il faut payer les indemnités de départs non programmés en congé. Quant au licenciement économique, aucun employeur ne le souhaite à ce stade.

  

Covid 19 : Président Baïdy Agne sur le Comité de croissance 

et de veille économique.

  • Ce Comité doit nécessairement prendre en charge l’examen :
  • des reports d’échéances fiscales pour les entreprises fortement impactées, et même au-delà l’examen de possibilités d’annulation totale ou partielle ;
  • des appuis financiers nécessaires aux entreprises par le Trésor public, la Banque Centrale, les Banques et établissements financiers, la Caisse des dépôts et consignations, les partenaires extérieurs ;
  • du traitement particulier à accorder aux chaines de valeur à l’exportation et à l’importation ;
  • de la continuité de l’activité économique, le paiement de la dette intérieure à date échue, etc.   

  • Bien entendu, notre grande responsabilité sera d’instaurer un suivi de proximité auprès de nos entreprises pour que des réponses idoines soient apportées par ledit Comité.  

Covid 19 : Président Baïdy Agne sur la solidarité des entreprises.

  • Nous avons en effet lancé un appel à la solidarité nationale en invitant nos entreprises à apporter tout concours nécessaire à la gestion de la crise sanitaire. Notre appel s’adresse à toutes les entreprises nationales et étrangères installées au Sénégal.

  • Les entreprises l’ont toujours fait à chaque fois qu’un fléau ou catastrophe majeure touche notre pays, avec des contributions sous formes d’appuis directs financiers, de fournitures de matériels appropriés, de mise à disposition de moyens logistiques.

  • Il faut savoir que globalement en cas de crise de cette ampleur, les contributions financières cumulées des entreprises se chiffrent en plusieurs milliards F.cfa. 

  • Il est aussi important que les multinationales et grandes entreprises étrangères ayant bénéficié de niveaux particulièrement élevés de la commande publique, ainsi que celles ayant une position dominante sectorielle rendent publique le montant de leurs contributions à l’effort de solidarité nationale. Certaines le font déjà, mais la généralisation de cette pratique s’impose par transparence et devoir de solidarité nationale. 

  • Il est souhaitable que l’Etat nous précise les modalités de versement au Fonds de riposte et de solidarité. Actuellement les entreprises font l’objet de multiples demandes de contributions de plusieurs administrations et structures. Et la mise en place d’un guichet unique de réception et de comptabilisation des contributions financières des entreprises.

  • Pour finir  retenons que la crise Covid 19 nous invite à bâtir une économie forte, compétitive,  et à même de réduire sa dépendance extérieure sous toutes ses formes.

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