Commission technique pour l’élaboration du budget 2018 : L’opposition s’est défoulée sur Amadou Ba et son équipe

Incohérences, défaut de priorisation, et autres imperfections, l’équipe du Ministre de l’Economie et des Finances a souffert face aux assauts de l’opposition. Avec un Ousmane Sonko redoutable, un Mamadou Lamine Diallo aux aguets, Cheikh Bamba Dièye et  Madické Niang, sans pitié, pour démonter les arguments avancés par les techniciens du Ministère de l’Economie, les députés membres de la commission des Finances n’avaient que leurs yeux pour pleurer devant les remontrances et les assauts répétés de leurs collègues.

Avec la majorité mécanique dont disposent les députés membres de la coalition Benno Bokk Yakaar, le vote du budget pouvait passer facilement. Mais, en commission technique, hier Amadou Ba a eu toutes les difficultés du monde pour faire passer ses propositions. « C’est pourquoi la présence des députés comme Seydina Fall dit Bougazelli ou Abdou Mbow a toujours été un vœu pieux, quand il s’agit de faire face à l’opposition dans les travaux de commission. Parce qu’ils ne laissent aucun répit à l’opposition qui, d’habitude, préfère ne pas apporter des motions pour éviter d’être dézingués par ces deux députés de l’APR », souffle une source.

Et parmi les principaux points de discorde, figure la masse salariale qui atteint un montant inexplicable pour des fonctionnaires qui ne font pas 300.000 sur 14 millions d’habitants. « Comment 300.000 fonctionnaires peuvent se partager 850 milliards FCFA en guise de salaire, quand on sait que des énarques montent souvent au créneau pour fustiger un salaire qui n’atteint pas le niveau requis pour des fonctionnaires de la hiérarchie A1 ou aux doctorants titulaires du Baccalauréat plus 7 ? », se pose une autre source.

Ensuite, il y a le problème de priorisation qui s’est posé durant les travaux en commission.

« Par exemple, le Ter qui coûte à l’Etat 450 milliards, comment pourrait-on le prioriser face à l’urgence d’acquérir de nouvelles machines de radiothérapie dans les différentes structures sanitaires du pays, ou de désenclaver certaines régions du Sénégal pour qu’elles participent pleinement à l’avènement d’une économie nationale émergente ? »

Sans oublier aussi l’augmentation du budget de la Présidence qui, en 5 ans seulement, connaît une hausse de plus de 5 milliards sans explication plausible. Notre source de comparer les priorités accordées par nos autorités à celles des états de l’espace Uemoa.

« En matière de priorisation dans l’élaboration de la Lettre de politique économique, nous occupons l’une des dernières places, en dépit de ce que plaident nos dirigeants. Il faut que la presse, la société civile et les acteurs pour une gouvernance sobre et vertueuse, se mobilisent pour sonner l’alerte. Face à ces dérives économiques, on ne sent personne pour lever le doigt pour que les choses soient ramenées à leur véritable place », suggère la source qui est bien au fait des questions économiques.

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