Cheikh Mamour Insa Diop : « La Mystique et ma relation avec Baye Niasse… »

Malgré l’influence négative du terrorisme, Cheikh Mamour Insa Diop tire son épingle du jeu en convertissant à l’islam un nombre inestimable d’étrangers. Disciple de Baye Niasse, fondateur de la Tarikha Niassène, cet homme parcourt le monde pour « placer les gens sur le droit chemin ». En exclusivité, le journal Tribune l’a rencontré pour parler de ses œuvres, de ce qui fait sa « force » auprès de la jeunesse, mais aussi de sa vision du monde actuel. Entretien.

  

En quoi consistent vos activités en tant que marabout ?

Il m’est difficile de parler en interview. Parce que cela se résume finalement à parler de soi, de ses bonnes actions. C’est comme une sorte d’auto glorification. En partie, c’est pour cela que je n’accorde pas d’interview. Je suis du genre à mener des actions qui parlent d’eux-mêmes. C’est ma nature. Ce sont mes actions qui parlent à ma place. Mais en considérant vos intentions, qui consistent à vulgariser mes actions dans le sens de servir et d’aider les gens, les musulmans, il est important de parler un peu de ce que je fais.

Il s’agit d’un large travail qui se résume à mettre les gens sur le chemin de l’islam, de la Tarikha Tidiane. Négliger la religion dans cette courte vie terrestre est une grosse erreur (…) Nous retournerons tous vers Dieu, donc l’homme doit se confiner dans les préceptes de l’islam afin qu’au jour où il fera face au créateur, il aura accompli un travail qui puisse l’aider à avoir la miséricorde du seigneur.

Cheikh Ibrahima Niasse (Rta) a dit que la partie la plus importante de la vie d’une personne est la jeunesse. Parce que une fois âgée, ses capacités sont réduites. Et lorsqu’on accompli de bons actes durant sa jeunesse, une fois âgé, ce sont ses actes que Dieu nous rétribue. C’est donc durant la jeunesse que Dieu a plus besoin de nous.

 

Justement, malgré votre « discrétion », les jeunes affluent en masse vers vous. Qu’est ce qui explique cela ?

Sur ce fait, c’est Dieu qui m’a aidé. On ne m’a jamais entendu appeler les gens à moi, mais tout le monde vient. Les jeunes, les âgés et les plus âgés. Récemment, j’ai eu un disciple qui a plus de cent ans. Il est même sénile. Et il voulait faire le Tarbiya (un rituel pour connaître Dieu, Ndlr). Mais pour retenir les versets que je lui faisais réciter, il oubliait chaque paragraphe qu’on dépasse, tellement il est sénile. C’est pour vous dire que toutes les tranches d’âge viennent vers moi. Mais les plus nombreux, ce sont les jeunes et les femmes. Cela fait partie des signes qui montrent qu’untel à un message véridique. C’était le cas avec le prophète Mohamed (Psl) et avec Baye Niasse…

Moi, je mets ces personnes sur le chemin de l’islam, c’est-à-dire de la droiture. Cela fait, une fois qu’ils veulent prendre le Tarbiya, je les accompagne à le faire. Il y a ensuite un changement radical qui s’opère en eux. Un jour, un visiteur m’a témoigné qu’un disciple qu’il a vu chez moi était un chef d’une grande bande d’agresseur, et il était ébahi devant le changement de cette personne que j’ai aidé.

C’est essentiellement le travail qu’on accompli. Il y a également des parents qui me confient leurs enfants qui dévient du droit chemin. Mais une fois chez moi, ils changent complètement. Ils ne se préoccupent que de leur religion, leurs parents, les bons actes, le respect, etc. C’est ce phénomène qui a pris de l’ampleur (…) Ce qui pousse de plus en plus les parents à amener eux-mêmes leurs enfants. C’est du fait des exemples qu’ils voient dans leur entourage.

Mais vos activités ne se limitent pas seulement au Sénégal…

La chose s’est propagée partout à travers le Sénégal et mes disciples sont partout, même au plan mondial. Ici au Sénégal, j’ai converti un nombre inestimable de personne à l’islam. C’est le cas aussi en extérieur. En France, j’ai converti beaucoup de personnes de couleurs blanche comme noire, des policiers, des artistes, bref des gens de professions diverses. En France, il y a un « Khadara » (groupement) qui fait des Khadara (incantation) à chaque heure de la prière du crépuscule. C’est le cas aux Etats-Unis également, et dans plusieurs Etats. En Espagne, Italie, Belgique, Maroc, partout. Ce sont des disciples à qui on assure tout ce qu’il faut pour être sur le droit chemin. Que ce soit leur formation en sciences, aux préceptes de l’islam, à la connaissance de Dieu…

 

A l’étranger, n’êtes-vous pas confrontez à des difficultés liées aux actes terroristes opérés par des organisations qui se disent islamique ?

Partout dans le monde, on s’inquiète des faits du terrorisme. Et cela entraine une incompréhension telle que certaines personnes pensent que tout musulman est un terroriste. Ils nourrissent une peur, une méfiance et sont suspicieux envers nous. Cela, même s’ils essaient de le cacher.

Une fois, à Paris, des voisins de la résidence où je mettais installé ont manifesté une certaine méfiance. Cela parce qu’ils voyaient, tout le temps, des disciples qui viennent et repartent de chez moi. Et quand je sortais avec ma voiture, ils se cachent derrière leur porte pour m’épier. Voulant lever toute incompréhension, je suis allé chez eux. Ils ont été surpris de me voir, mais quand même content. Durant la conversation, l’un m’a demandé s’il y a des terroristes au Sénégal, je lui ai dit que non. Il n’y a pas de terroriste au Sénégal. Je lui explique ensuite qu’au Sénégal, nous avons un islam correct, civilisé et très propre (…) En partant, je lui ai donné ma carte de visite, pour qu’il ait plus confiance. Mais dans l’école où il était professeur, il a montré la carte à un sénégalais, pour lui demander des renseignements sur moi. Il avait donc toujours des suspicions. Et le sénégalais lui dit qu’il me connait très bien et qu’il est mon disciple. Vu que ce dernier avait un comportement exemplaire reconnu de tous, il leur expliqua que c’est grâce à mes enseignements qu’il est aussi bien éduqué. C’est pour vous dire combien les occidentaux peuvent être suspicieux envers les musulmans. On leur fait penser directement au terrorisme.

 

Mais quel genre de discours avez-vous pour quand même réussir à les convertir à l’islam ?

On leur fait comprendre ce qu’est l’islam, son essence. Il y a des usurpateurs de l’islam. Leurs pratiques n’ont rien à voir avec l’islam, ce sont les terroristes. Mais si on explique cela en relevant le fait que leurs pratiques sont différentes des préceptes de l’islam, les gens comprennent.

L’islam interdit la violence, l’alcool, les meurtres… On leur fait comprendre tout ce que la religion ne veut pas et ce qu’elle prône. Ce sont des points qui sont en rapport avec leurs problèmes et inquiétudes. Parce que l’occident a des problèmes avec l’alcool, qui bousille leur jeunesse, ils ont aussi des problèmes avec les maladies sexuellement transmissibles (Mst), qui sont causées par le manque d’abstinence et l’infidélité. On leur démontre ainsi que la religion règle tous ces problèmes.

Ils finissent par se rendre compte que la religion musulmane, qu’il redoutait, fait leur affaire. Et c’est ainsi qu’ils finissent par adorer l’islam, ils sont séduit et demande eux-mêmes à se convertir. Ce sont des personnes convaincus et véridiques.

 

Comment faites-vous pour parer aux dérives et changements de comportement, en partie causé par les Technologies de l’information et de la communication ? 
Tout le monde doit en parler. Il y a des gens qu’on écoute lorsqu’ils parlent, ils doivent en profiter pour éveiller les consciences. Beaucoup de gens ont un problème pour connaître la bonne information. Et dans ce cas, on est vite emporté par toute forme de tendance. Les Tic font beaucoup de bien comme elles font également beaucoup de mal. Des relations menant à des mariages y sont nouées, des relations sincères… Mais aussi, il y a des mariages qui y cassent. D’autres s’y documentent bien, pendant que certains le font en mal. C’est donc un couteau à double tranchant. Mais il faut vulgariser les points positifs.

Je le fais souvent avec mes disciples. Je leur demande et leur exhorte à bien utiliser ces technologies, à y regarder que de choses utiles, de n’y faire que du bien, parce que tout est dans l’usage.

Quels sont vos rapports avec Baye Niasse, fondateur de la voie dans laquelle vous œuvrez ?

La première fois où Baye Niasse m’est apparu en rêve, je ne connaissais ni son nom, ni son visage. J’étais couché sur mon lit, je devais avoir 8 ou 9 ans, on avait allumé une lampe veilleuse de couleur bleue, et puis je l’ai vu avec son écharpe blanche, sa barbe blanche et sa canne. Il marchait vers moi, avec sa démarche posée. Arrivée à mon hauteur, dans le rêve, il a pris le bout de sa canne qu’il a posé sur mon front. Je pense que c’est cela qui a beaucoup fait en moi. Après cela, j’ai vu sa photo et là j’ai su que c’est lui que j’avais vu en rêve.

Je le vois beaucoup en rêve. Et à chaque fois, il m’informe sur des choses qui inquiètent la population. Ce sont des informations qui rendent stupéfaites les personnes à qui j’en parle. Parce que c’est à propos de questions que tout le monde ignore qu’il (Baye Niasse) me livre des secrets. Ce sont des choses inconnues de beaucoup de gens. C’est pour cela que je sais pleins de choses émanant de lui. Sur la vie en général, ce qui doit arriver…

Un jour, il (Baye Niasse) ma demandé de dire aux disciples de rester dans sa mosquée à Médina Baye, après la prière, afin qu’ils aillent se recueillir devant son mausolée jusqu’à la prochaine heure de prière (…) Ce que j’ai fait. Et la personne à qui je l’ai dit m’a confirmé qu’au moment indiqué par Baye, il y avait trois personnes âgées, très étranges devant le mausolée. Il a même essayé d’en savoir un peu plus sur eux, mais ces derniers ont été superflus (…).

Que pensez-vous de l’actualité politique du pays ?

Je ne parle pas de politique parce que je ne m’y connais pas du tout. Je ne fais pas de politique et je ne veux pas m’exprimer sur un sujet que je ne maîtrise vraiment pas.

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