Chambre criminelle: Un psychologue examine le comportement de Samba Sow à la barre

Le comportement de Samba Sow du nom du chauffeur et présumé meurtrier de Fatoumata Makhtar Ndiaye, a inquiété plus d’un, hier mardi, devant la chambre criminelle de Dakar. Mais, qu’est-ce-qui pourrait expliquer une telle attitude ? Le psychologue Abdoulaye Wade pense que ces agissements sont la conséquence directe de la vie carcérale.
Joint par Seneweb, il dit avec insistance que « tout enfermement conduit à la dépersonnalisation par le biais de la régression obligée et imposée par le pouvoir carcéral afin d’aboutir à un assujettissement et à un avilissement de l’homme enfermé ».
Toutefois, analyse le psychologue-conseiller, cela peut également être lié au crime qu’il aurait commis.
« Si on commet un meurtre surtout sur une personne qui vous était proche, on peut facilement céder psychologiquement, si on n’a pas une réelle assistance. En prison, il aurait certainement fait un dialogue avec soi », ajoute-t-il.
Pour Wade, c’est ce qui fait qu’on peut observer chez l’individu une « coupure affective et une régression orale ».
A l’en croire, les séquelles en sont d’autant plus durables que la détention aura été longue.
Il dit: « Plus généralement, si l’incarcération ne marque guère physiquement – même si l’épreuve carcérale peut aussi laisser exceptionnellement des séquelles corporelles -, elle s’avère pourtant à l’origine de troubles psychologiques plus ou moins persistants laissant alors des blessures psychiques bien difficiles à guérir ».
Le psychologue d’expliquer dans la foulée que cette perduration psychologique chez le détenu est de nature à compromettre plus ou moins sérieusement l’équilibre des condamnés et à affecter leurs comportements, tant à l’égard de leur entourage le plus immédiat que de la société.
« Leur impact est au demeurant d’autant plus lourd qu’ils traduisent ordinairement, plus qu’une perturbation temporaire, des altérations durables du caractère et de la personnalité ».
Notre interlocuteur soutient ainsi qu’ « on relève notamment à ce sujet de grandes difficultés à créer des liens ou à rétablir des relations normales avec les personnes connues antérieurement à l’incarcération ».
C’est pourquoi, conclut-il, « l’accusé peut dès lors émettre un discours décousu et désarticulé allant du coq-à l’âne ».
Accusé d’assassinat, Samba Sow sera fixé sur son sort, le 21 janvier prochain. Le parquet a requis contre lui les travaux forcés à perpétuité.

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