Ce qui risque de précipiter la fin du régime de Macky Sall

Ce qui risque de précipiter la fin du régime de Macky Sall

Elu pour sept ans, le Chef de l’Etat, Macky Sall a pris l’initiative de réduire son mandat à 5 ans. Cela signifie d’ici peu, la poursuite de son règne sera subordonnée à la volonté populaire à travers des élections. Mais après une analyse minutieuse de la situation, tout porte à croire que le Chef de l’Etat à peu de chance de remporter les élections si celles-ci sont effectivement tenues en 2017, car n’ayant toujours pas produit un résultat à la hauteur des attentes. Surtout que son prédécesseur avait déjà placé la barre haute.
En respectant sa promesse de réduire son mandat Présidentiel, Macky Sall marque un point précieux pour sa réélection. Mais celui-ci semble tout de même insuffisant. Car, au Sénégal, les élections se remportent désormais à travers des réalisations, alors qu’à ce niveau, le Chef de l’Etat n’a pas encore fait grand-chose, ou du moins, n’a pas encore obtenu beaucoup de résultats. En effet, après avoir passé 1388 jours à la tête de l’Etat, Macky Sall est toujours en projection, si ce n’est à le recherche de solutions pour rendre effective certains programmes lancés ou mesures prises. Un regard sur les projets far du Chef de l’Etat en dit long.
Le Chef de l’Etat qui avait promis monts et merveilles à ses électeurs s’était, au lendemain de son élections, lancé dans une voie qui devrait mener le Sénégal à l’émergence. Ainsi, il avait promis entre autres réalisations :
La création de 500.000 emplois sur 7 ans par la mise en place d’un programme d’appui au montage de projets et d’accompagnement des Jeunes entrepreneurs à travers le Fonds de Garantie et d’Investissements Prioritaires (FONGIP). Sur ce point, le bilan est négatif malgré les chiffres annoncé par l’Etat ; mieux le recrutement dans certaines structures est fait par affinité, alliance ou parenté. Ce qui est contraire aux principes républicaines.
Le Chef de l’Etat avait aussi promis l’instauration de Bourses de Sécurité Familiale, pour les mères des familles défavorisées, conditionnée à des critères de revenus, d’inscription et d’assiduité à l’école des enfants. Mais l’expérience dans certaines zones a révélé la nébuleuse qui entoure cette politique de l’Etat. Créant du coup des frustrés prêt à abattre le régime.
Il a aussi initié la Couverture Maladie Universelle qui, en pratique, n’a toujours pas produit de résultats convaincants. Lancé en septembre 2013, le Chef de l’Etat avait alors assigné au Ministère de la Santé et de I’ Action sociale chargé de sa mise en œuvre, un objectif intermédiaire de couverture de 75%, à l’horizon 2017.
Pour l’atteinte de cet objectif, le Ministère chargé de la santé a adopté une stratégie, centrée d’une part, sur le développement d’initiatives de gratuité des soins de santé en faveur des groupes vulnérables (enfants, personnes âgées, handicapés … ) et, d’autre part, sur la promotion des mutuelles de santé communautaires.
Malgré les belles annonces des autorités,lors de son discours à la nation, le président de la République a révélé que 02 millions d’enfants ont été pris en charge gratuitement, un tour dans les structures de santé permet de se rendre compte que la gratuité des soins pour les personnes vulnérables, n’est qu’un leurre. Les échos qui nous sont parvenus peuvent en attester.
Le Chef de l’Etat qui avait aussi promis de réduire les prix des denrées de premières nécessités, s’était attelé, dès son élection à cette entreprise en diminuant entre autres les prix du riz, du sucre, de l’huile. Mais le peuple qui espérait une diminution significative est depuis resté sur sa faim. A cela, s’ajoute la non-effectivité de l’homologation des prix qui varient selon les humeurs du marché.
Concernant la diminution du prix du loyer qui avait été accueillie avec grande pompe, le Chef de l’Etat n’a pas aussi engrangé beaucoup de retombées positives. En effet, en élaborant une loi portant diminution du prix des loyers, le chef de l’Etat bénéficiait d’une période de grâce de bon nombre de locataires qui subissaient le dictât des bailleurs ; il était même acclamé. Hélas ! Cette bouffée d’air frais n’a duré que le temps d’une rose. La loi finit par devenir un cauchemar par bon nombre d’entre eux, qui étaient entrés sans le vouloir en guerre contre leur logeur.
Sur la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite, le Chef de l’Etat qui clamait urbi orbi sa volonté d’instaurer la bonne gouvernance, semble plutôt viré sur la realpolitik, ternissant en même temps son image. En effet, lui qui a lancé en grande pompe la traque des biens mal acquis a fini par politiser ce combat pour la bonne gouvernance. Ainsi, au bout de plus de trois ans de traque, seul Karim Wade, le fils de l’ancien Chef de l’Etat Me Abdoulaye Wade est sous les verrous. Un résultat qui laisse à désirer.
Dans un autre registre, la restauration d’un Etat de droit avec l’application de la loi dans sa rigueur sur tous les citoyens s’est effrité comme beurre au soleil. Il a fallu quelques années d’exercice du pouvoir pour mettre de l’eau dans le vin trop concentré. Des marabouts qui étaient des “citoyens simples” pour reprendre le terme du candidat Macky Sall ont repris la place qui est leur sienne avec en toile de fond la recherche d’un “Ndigël” qui n’est pourtant plus d’actualité. Mais faute de mettre quelque chose sous la dent des électeurs qui sont de plus en plus éveillés, on fait de la politique, rien que de la politique. Sauf que cette parade a déjà montré ses limites avec les régimes précédents.
buzz.sn

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