Sur instruction du chef de l’État, Macky Sall, Abdou Karim Fofana, le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, va recevoir, ce vendredi après-midi, l’association des acteurs du littoral. Il s’agit, a expliqué la tutelle, de « recueillir des propositions de façon à sauvegarder ce qui reste » dudit domaine maritime. Un sujet qui nourrit la polémique ces derniers jours. Faisant la précision, lors de sa visite effectuée ce matin à l’extension du marché de Champs de course, le ministre n’a pas manqué de répondre à Barthélémy Dias, le maire de Mermoz-Sacré Cœur, sur les accusations de bradage du littoral.
Fofana s’est voulu très clair : « Maintenant, nous ferons face parce que le parcours politique des personnes ne doit pas se bâtir sur la base de mensonges et d’accusations faciles et fallacieuses. »
D’abord, il a exprimé son indignation : « Je voulais dire que je me sens très indigné par les déclarations du maire de Mermoz-Sacré Cœur, qui, quelque fois peut-être par des tergiversations politiciennes, s’attaque à la délimitation des communes, arrête des chantiers qui sont dans d’autres communes. Après, il s’attaque au siège de l’APR (Alliance pour la République, parti au pouvoir) pour dire qu’il n’y a pas eu d’autorisation de construire et qu’il n’y a pas eu de paiement. Beaucoup de tergiversations politiciennes où on n’arrive même pas à savoir quel est le but de sa manœuvre. »
Le ministre de poursuivre : « L’occupation du littoral ne date pas de 2012. Avant même l’indépendance du Sénégal, il y a une occupation traditionnelle du fait des pêcheurs et certaines populations qui ont l’habitude de vivre les pieds dans l’eau. Il y a aussi une occupation économique, d’intérêt public. Aujourd’hui qui n’est pas fier d’avoir dans sa ville un hôtel comme le Terrou-bi ou le Radisson ? Et, il y a aussi les occupations privées qui ont fait l’objet d’affectations. Mais de quelles affectations ? Et (elles) datent de quand ? Quand on parle des Mamelles mais les baux ont été faits avant 2012. Les autorisations de lotir ont été signées en 2012 par la Ville de Dakar. Donc, on ne peut pas prendre toutes ces situations qui ont existé dans les années 2000 ou même avant, et où les débuts de construction ont commencé durant le magistère du président Macky Sall, nous dire que le régime brade le littoral. Ce n’est pas une vérité. »
« Autre chose, a-t-il enchaîné, les autorisations de construire données sur toute cette zone, c’est soit la Ville de Dakar, soit la Commune de Fann-Point E-Amitié, soit la commune de Mermoz-Sacré Cœur. Qui dirigent ces communes ? Ce sont des opposants au régime. Donc, il faut qu’on rétablisse la vérité. »
760 KM DE CÔTE À SAUVEGARDER
En conclusion, il a insisté sur l’urgence de l’heure en ce qui concerne la sauvegarde du littoral : « Je ne suis pas venu pour situer des responsabilités pour dire que c’est l’ancien ou le nouveau régime. C’est la continuité de l’État. L’État du Sénégal a 760 Km de côte qu’il faut sauvegarder. Nous sommes bien d’accord là-dessus. Le président (Macky Sall) a une détermination telle qu’il a été le seul président dans l’histoire du Sénégal à venir sur la Corniche pour constater de lui-même les occupations qui y sont faites. Encore plus loin, il est allé jusqu’à retirer des baux donnés à des pays amis, prenant même des risques diplomatiques sur ces sujets-là. Donc, ça montre sa détermination. »
Attaquant Barthelémy Dias sur le champ politique, il enchaine : « Aujourd’hui, nous ne laisserons pas des hommes politiques coudre de fil blanc des choses qui ne sont pas vraies. Les documents administratifs sont là. Si ces gens qui s’expriment surtout les hommes politiques et les maires ont une telle conviction sur la sauvegarde du littoral, ils n’ont pas à signer des autorisations de construire. J’en ai même entendu dire que la Cour suprême les oblige à signer une autorisation si une personne détient un titre. Mais depuis quand Barthélémy Dias a peur de la prison ? C’est une nouveauté ça. Donc, ce qu’il faut savoir aujourd’hui, c’est qu’il faut savoir raison garder. La Corniche Ouest du Boulevard de la République jusqu’à la Mosquée de la Divinité, c’est à peu près 16 Km, nous avons constaté qu’il y a à peu près 7 Km sur les 16 qui sont inoccupés. On doit se battre aujourd’hui pour avoir un projet d’aménagement concerté.
En 2015, le président avait demandé à l’Ordre des architectes de faire un projet. Jusqu’à présent, on l’attend. Donc, la volonté d’aménager, elle existe. Encore le mal qui est fait au littoral, ce ne sont seulement des agressions en termes de construction mais c’est aussi la pollution. C’est aujourd’hui Soumbédioune avec les eaux usées. La dépollution de la Baie de Hann, c’est un projet du président Sall ».