BOKO Haram pille une ville du Niger et le Président sollicite l’aide du Tchad.

Après l’attaque meurtrière de Boko Haram contre la ville de Bosso, le président nigérien Mahamadou Issoufou était ce mardi 7 juin à Ndjamena, où il s’est entretenu avec son homologue tchadien Idriss Déby. Objectif : coordonner leurs efforts pour faire face à la menace terroriste.

Le tête-à-tête entre Idriss Déby et le président nigérien a duré plus d’une heure. L’objectif de la rencontre était de répondre en urgence à la menace Boko Haram à la frontière sud-est du Niger. « Vous vous doutez bien que ma présence ici à un rapport avec la situation sécuritaire dans le Bassin du lac Tchad, a déclaré Mahamadou Issoufou. Boko Haram est en train de porter un tort extrêmement important non seulement aux populations, mais à notre religion. Parce que c’est au nom de l’islam que Boko Haram sème la terreur. »                                  Après le tête-à-tête, le commandant de la force mixte des pays riverains du lac Tchad a été invité à se joindre aux chefs d’Etat pour décider de la conduite à tenir. Mais en attendant, le Tchad et le Niger ont décidé d’agir. « Puisque Boko Haram agit avec ses moyens, nous allons agir avec nos moyens. Et nous serons en mesure, je pense, de protéger au moins nos populations », a annoncé Idriss Déby.                                                  Il faudra donc s’attendre à un retour de l’armée tchadienne sur le territoire nigérien sous peu.

L’attaque de Boko Haram à Bosso, dans le sud nigérien, vendredi soir, a fait officiellement 32 morts. Le ministre nigérien de la Défense, Massoudou Hassoumi, doit se rendre ce lundi dans cette localité désormais désertée par ses habitants qui ont pris la fuite. Pour Fasozine à Ouaga, « ce retour à la barbarie imposée depuis plusieurs mois maintenant à la région du sud-est du Niger par Boko Haram relance le débat sur l’efficacité de la lutte contre le terrorisme. […] La zone de Diffa est devenue le souffre-douleur du groupe jihadiste. Et cela, malgré la débauche de moyens annoncés par les autorités nigériennes pour mener la guerre contre Boko Haram. Cette énième incursion meurtrière est la preuve, estime Fasozine, des limites objectives des seules forces nigériennes pour venir à bout d’un phénomène transfrontalier. La seule volonté d’un Etat, aussi équipé soit-il, ne suffit plus. Il est temps que la synergie des forces africaines longtemps proclamée et jamais mise en œuvre se fasse enfin pour éviter ces drames répétés pour lesquels les pauvres populations paient le plus lourd tribut. »
Une action de survie plus qu’une démonstration de force, selon une source humanitaire. D’après elle, le groupe terroriste chercherait à se ravitailler avant la saison des pluies qui doit débuter prochainement. De quoi restreindre la liberté de mouvement de Boko Haram dans les prochains mois, et renforcer son isolement au nord-est du Nigeria. Avant un éventuel déploiement de la force multinationale mixte contre Boko Haram qui tarde à se mettre en place.

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