Le chef de l’armée birmane a contesté jeudi 12 octobre l’ampleur de l’exil des Rohingyas musulmans qui ont fuit par centaines de milliers le pays depuis le 25 août pour se réfugier au Bangladesh voisin. Alors que l’Union européenne a annoncé qu’elle suspendait tout contact avec le général Min Aung Hlaing et que le Conseil de sécurité se réunit demain à huis clos pour discuter de la situation dans l’Etat de l’Arakan, le chef de l’état-major de l’armée birmane a de nouveau martelé que les Rohingyas étaient des Bengalis et non une population autochtone.
C’est dans un message publié sur sa page Facebook, et à la suite d’une réunion avec l’ambassadeur des Etats-Unis à Rangoun, que le général Min Aung Hlaing a estimé le décompte des réfugiés – un demi-million depuis la fin août selon l’ONU – comme exagéré, sans pour autant fournir sa propre estimation. Et d’accuser les médias, notamment occidentaux, de propagande.
Alors que le Bangladesh et la Birmanie sont en pourparlers pour évoquer la possibilité du retour des réfugiés, le chef de l’armée a balayé cette possibilité d’un revers de la main, réaffirmant que les Rohingyas ne faisaient pas partie du pays. Les Bengalis ne sont pas une population autochtone, leur lieu natal est le Bengale, a-t-il souligné, refusant le terme Rohingyas, qui n’existait pas selon lui dans les archives de l’époque coloniale.
Le général ne fait par ailleurs aucune allusion aux accusations portées par les Nations unies contre l’armée birmane, accusées pas plus tard qu’hier de « répression organisée, coordonnée et systématique » à l’encontre de la minorité musulmane, avec pour objectif de la chasser de Birmanie mais aussi d’empêcher son retour.
RFI