Sur le plan politique, de nombreuses mesures importantes ont été prises par le président Bassirou Diomaye Faye durant les douze premiers mois de son mandat.
La suppression du Conseil économique, social et environnemental (Cese) et du Haut Conseil des collectivités territoriales (Hcct), la dissolution de l’Assemblée nationale et la présence du Premier ministre à l’hémicycle pour répondre aux questions d’actualité des députés figurent, entre autres, parmi les faits marquants.
Suppression du Cese et du Hcct
L’une des actions majeures du président Bassirou Diomaye Faye a été la suppression du Conseil économique, social et environnemental (Cese) et du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), jugés budgétivores. Après un premier rejet par la majorité d’alors (Bby) lors d’une plénière du 3 septembre 2024, le projet de loi a finalement été adopté. Le 14 décembre dernier, la 15e législature, largement dominée par le parti au pouvoir, a validé cette suppression. Les présidents des deux institutions, Abdoulaye Daouda Diallo et Aminata Mbengue Ndiaye, avaient déjà été destitués par décret.
Les économies générées par cette dissolution, estimées à près de 77 milliards de FCfa sur un mandat de cinq ans (7,5 milliards par an pour le Hcct et 7,8 milliards par an pour le Cese), devraient être réorientées vers le secteur de l’éducation. Selon le Premier ministre, ces fonds seront utilisés pour financer le plan d’urgence destiné à combler le déficit de personnel enseignant.
Dissolution de l’Assemblée nationale
L’opposition à la suppression de ces deux institutions par les députés de Benno Bokk Yakaar (83 voix contre) a poussé le chef de l’État à prendre une décision forte. Élu dès le premier tour de la présidentielle de 2024 sur la promesse de rupture et de changement profond, il a dissous l’Assemblée nationale le 13 septembre et annoncé la tenue des prochaines élections législatives le 17 novembre, conformément aux délais constitutionnels (au moins 60 jours et au plus 90 jours après la dissolution).
Ce scrutin, qui s’est déroulé dans le calme et la sérénité, a été largement remporté par le parti Pastef, qui a obtenu 130 des 165 sièges de l’hémicycle. Cette large majorité permet au président Bassirou Diomaye Faye de déployer sa politique de gouvernance, reposant essentiellement sur le référentiel « Sénégal 2050 », lancé le 14 octobre 2024 au Centre international de Conférence Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio. Il s’agit d’un Agenda national de transformation axé sur la gouvernance, l’engagement panafricain, l’aménagement et le développement durable du territoire, le capital humain et la justice sociale, l’économie compétitive, ainsi que la création d’emplois.
Déclaration de politique générale, vote de confiance, et questions d’actualité
Un autre événement marquant a été la Déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre Ousmane Sonko. Nommé le 2 avril 2024, le chef du gouvernement a prononcé sa déclaration le vendredi 27 décembre, conformément aux dispositions de l’article 55 de la Constitution. Cette tribune solennelle lui a permis de partager les grandes lignes de l’action gouvernementale, offrant ainsi aux citoyens une vision claire des priorités de l’exécutif. Pour rappel, la DPG avait initialement été prévue pour le 13 septembre, avant que l’Assemblée nationale ne soit dissoute le 12 septembre 2024.
Ousmane Sonko a saisi l’occasion de cette plénière, qui a duré plusieurs heures, pour solliciter auprès des députés un vote de confiance afin de faire adopter le budget de l’année 2025. Un vote qui a été accepté sans difficulté, contournant ainsi les contraintes de temps. Il s’agit là d’un fait inédit dans l’histoire du Sénégal.
Le chef du gouvernement a également fait face aux députés le vendredi 21 février pour échanger avec eux sur les enseignements à tirer du rapport définitif de la Cour des Comptes sur « l’audit des finances publiques, gestion de 2019 au 31 mars 2024 ». Cette séance a renforcé le rôle de contrôle de l’Assemblée nationale, permettant aux parlementaires d’exercer pleinement leurs missions en veillant à la bonne gestion des affaires publiques.
Un gouvernement stable
Dix questions ont été posées lors de cette séance : huit par la majorité parlementaire et deux par l’opposition. Le Premier ministre et ses ministres ont répondu à toutes ces interpellations.
Dans le gouvernement, aucun changement majeur n’a eu lieu au cours de ces 12 premiers mois. Depuis sa formation le 5 avril 2024, seul El Malick Ndiaye, devenu président de l’Assemblée nationale, a été remplacé numériquement par Abass Fall. Ce dernier a été nommé ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les Institutions, tandis que Yankhoba Diémé a hérité du département des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens.