BARTHÉLÉMY DIAS : « IL N’Y AURA PAS D’ÉLECTION LE 24 FÉVRIER »

Dans un entretien avec emedia.sn, Barthélémy Dias explique le soutien de la coalition « Khalifa 2019 » au candidat Idrissa Seck, basé sur un partenariat. Le maire de Mermoz Sacré-Cœur qui met en garde sur de sérieuses risques de fraudes électorales demande aux Sénégalais de faire face au hold-up orchestré par le président sortant Macky Sall.

Pourquoi Khalifa Sall a-t-il décidé de soutenir Idrissa Seck ?

Nous avons décidé de nouer un partenariat gagnant avec la coalition Idy 2019 en nous accordant sur certains principes. Et le principe le plus important, c’est l’esprit des assisses nationales qui nous a tous engagés pendant des années à travers une consultation inclusive et participative.

Le combat sur la caisse d’avance semble être perdu par Khalifa Sall

Khalifa sall s’est battu jusqu’au bout. Si nous avons choisi de nous prononcer aujourd’hui et de ne pas attendre la date du 20 février, c’est parce que les avocats de l’Etat ont plaidé l’incompétence de la cour de justice de la Cedeao. Quand la cour était revenue pour dire qu’elle est compétente pour trancher sur le dossier, l’Etat du Sénégal a demandé de renvoyer le dossier en refusant de plaider cette procédure introduite en urgence. La cour a décidé de se prononcer le 20 février, c’est-à-dire à 4 jours des élections, on n’aura pas le temps d’aller vers les Sénégalais et leur faire savoir que nous sommes candidats. Donc, nous avons choisi de nous unir avec Idrissa Seck dans un cadre de partenariat et on espère l’élargir.

Donc, vous écartez l’idée du boycott agité par Abdoulaye Wade ?

Nous n’allons pas nous décourager, nous poursuivrons notre objectif. Ce que Macky Sall cherche de nous, c’est qu’on renonce, qu’on abdique. Et peut-être qu’on boycotte mais nous l’accepterons pas. Notre seul et unique but est de débarrasser les Sénégalais de ce régime anti démocratique et prédateur. Je le répète le dimanche 24 janvier 2019, il n’y aura pas d’élection au Sénégal parce que, ceux qui ont eu la chance d’organiser les élections ont décidé d’organiser un sabotage, un hold-up et non une élection.

Qu’est-ce qui vous fait dire cela ?

Si Macky Sall gagne, il briguera un troisième mandat. Le peuple sénégalais a rendez-vous avec son histoire. Si les sénégalais choisissent d’être des spectateurs, ils le regretteront. Le président Macky Sall n’est pas là pour briguer un second et dernier mandat. Je confirme s’il obtient un deuxième mandat par la fraude électorale, de par la constitution du Sénégal, ce sera son premier mandat. Vu les enjeux de l’heure, le pétrole et le gaz, Macky Sall briguera un troisième mandat, qui sera son second mandat et il le fera de manière légale. Nous ne sommes pas là pour verser dans une révolution. Notre rôle est d’éveiller les consciences par la plume, l’image et la parole. On a parlé, on a agi, on a sacrifié notre liberté. Aux sénégalais de comprendre qu’ils doivent être des acteurs et nos des spectateurs.

Comment appréciez-vous donc l’appel de Wade de brûler les cartes d’électeur ?

Le président Abdoulaye Wade a raison de dire qu’il y aura pas d’élection. Il sait très bien qu’il n’y aura pas d’élection organisée. Ce qu’on a organisé, c’est un hold-up électoral. Il n’y a eu aucun candidat à la candidature qui a pu avoir avec lui le fichier électoral au moment de déposer les parrainages. Avec la complicité et l’aval du Conseil constitutionnel, ils ont déplacé des électeurs de région en région. Ils se sont débrouillés pour éliminer des centaines de milliers d’électeurs en prétextant qu’il y a des erreurs dans leurs données biométriques. Comme ils savent que les ordres de missions ne marcheront pas cette fois ci, ils ont amené une vielle culture de fraude électorale, ce qu’on appelle les électeurs voltigeurs. Vous verrez des Sénégalais qui disposent d’une carte électeur mais qui n’ont pas de carte Cedeao. Le président Abdoulaye Wade n’est peut-être pas allé au fond. Mais ce qu’il dit, c’est la vérité. S’il y a une élection aujourd’hui et que les acteurs politiques ne cherchent pas à mettre de l’ordre, que les sénégalais ne se lèvent pas pour exiger que leur droit de citoyens soit accepter, je vous assure que Macky Sall gagnera au premier tour. Maintenant, c’est à nous de ne pas l’accepter mais il est hors question de boycotter, il faut faire face.

En quoi faisant ?

Le jour des élections, il faut que les Sénégalais bloquent le vote si on leur interdit de voter dans leur centre de vote. Le président Macky Sall a décidé de s’inscrire lui-même avec une partie de ces « Mackystrats » dans la bêtise politique. Il faut se lever pour faire face le jour du scrutin. Je ne dirai pas aux jeunes de bruler leurs cartes d’électeur, mais ceux qui n’ont pas de cartes électeurs, qui sont inscrits et qui ont payé 52 milliards FCFA de se lever le jour du vote et d’aller se mettre dans les bureaux de vote. On verra si Macky Sall pourra faire ce qu’il a envie de faire ou pas.

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