Avant la Turquie, ces cinq coups d’Etat qui ont échoué

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Alors que les putschistes turcs ont failli à renverser le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan ce 15 juillet 2016, Senegal7.com revient sur cinq précédents similaires dans l’histoire contemporaine.

Liban (1961) : une fin d’année très mouvementée

Dans la nuit du 30 au 31 décembre 1961, des dizaines de chars sont envoyés sur le ministère de la Défense par des partisans du parti social nationaliste syrien afin de démettre le gouvernement de Fouad Chéhab. Le chef de l’Etat-Major, le directeur du renseignement et le commandant de la gendarmerie sont pris en otage.

© Capture d’écran du site 20 Minutes

Mais les putschistes ne font pas le poids face aux troupes envoyées par le président libanais. Les prisonniers sont libérés et les rebelles, eux, sont capturés par les forces gouvernementales.

Argentine (1963) : terre contre mer

En 1955, le gouvernement argentin de Juan Peron est renversé par un coup d’Etat. Se pose alors la question de savoir quelle place accorder aux partisans du dirigeant destitué dans la nouvelle Argentine

Accusant le gouvernement d’être trop laxiste envers les Péronistes, les commandants des principales bases navales du pays entrent en rébellion le 2 avril 1963. Les officiers de la marine lancent alors un putsch et de violents combats s’en suivent.

De leur côté, l’armée de terre et l’armée de l’air refusent de se ranger derrière la marine. Elles répriment brutalement les rebelles, faisant 24 morts. Le coup d’Etat a échoué.

Congo-Brazzaville (1972) : une histoire qui finit dans le sang

A la tête du mouvement M22, le capitaine Ange Diawara tente de renverser le chef de l’Etat Marien Ngouabi et ce qu’ils appellent l’Obumutri, c’est-à-dire l’«oligarchie bureaucratique militaro-tribaliste», le 22 février 1972.

© Capture d’écran du site Congopage

 

Mais la situation tourne mal pour les putschistes qui se réfugient au sud du Congo-Brazzaville, d’où ils continuent à faire de la résistance, durant près d’un an.

Ange Diawara est finalement arrêté puis exécuté par les forces gouvernementales en avril 1973, avec 13 de ses hommes.

Venezuela (1992) : le coup d’éclat de Chavez

 

A l’époque, son nom est encore inconnu du grand public. Le 4 février 1992, un certain Hugo Rafael Chavez Frias, à la tête du Mouvement révolutionnaire bolivarien, tente de prendre le pouvoir des mains du président Carlos Andres Perez, accusé de trahir ses promesses et de mener une sanglante répression dans le pays.

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Mais l’heure n’est pas encore venue pour celui qui deviendra président du Venezuela en 1999. Il est emprisonné, mais continue à multiplier les appels à l’insurrection depuis sa cellule. Ses partisans tentent le coup une seconde fois en novembre 1992 mais là encore, la défaite est au rendez-vous.

 

Le 6 décembre 1998, Hugo Chavez parvient enfin à prendre le pouvoir… par les urnes.

Mali (2012) : le coup vaincu par le coût

Le 22 mars 2012, alors que le président malien Amadou Toumani Touré s’apprête à terminer son mandat dans quelques jours, une rébellion militaire menée par le capitaine Amadou Sanogo s’abat sur le palais présidentiel de Bamako.

Fort de son expérience en tant que para commando, Touré parvient à s’échapper vivant de justesse mais il est néanmoins destitué et qualifié d’«incompétent» par les putschistes.

Ces derniers se présentent à la télévision nationale pour y lire (avec toutes les difficultés du monde) leur programme.

Mais voilà, l’organisation économique ouest-africaine Cédéao impose un embargo total contre la junte au pouvoir, la forçant à se retirer après seulement deux semaines aux commandes de l’Etat malien.

Turquie (2016) : le sang coule dans les rues

Le 15 juillet 2016 au soir, des putschistes déploient massivement des tanks, des avions et des hélicoptères militaires dans les rues d’Ankara et d’Istanbul, avant de prendre en otage le chef de l’Etat-major. L’armée, qui annonce dans la foulée avoir pris le contrôle du pays, déclare la loi martiale.

Mais en face, le président Erdogan ne s’avoue pas vaincu et appelle ses partisans à se soulever. Les forces pro-gouvernementales finissent finalement à reprendre le dessus et à ramener la situation dans l’ordre.

D’une rare violence, les combats auront cependant laissé de très lourdes traces. Selon les chiffres donnés par le Premier ministre Binali Yildirim, au moins 265 personnes ont trouvé la mort, parmi lesquelles 104 putschistes, et plus de 1 440 sont blessées. Près de 3 000 soldats et policiers rebelles ont été arrêtés.

 

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