Automédication : Attention à la Chloroquine !

Enseignant chercheur à l’institut des sciences de médicament de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Dr Mouhamed Sow dresse, dans cet entretien accordé à nos confrères du Soleil, les risques auxquels des personnes peuvent être confrontées en s’adonnant à l’auto-médication avec de la Chloroquine.

La chiroquine a disparu des Fayens de plusieurs pharmacies de Dakar depuis que l’étude préliminaire du Professeur Didier Raoult a mis en évidence ses bienfaits sur le traitement de l’infection au Coronavirus. Pourtant, l’achat de ce médicament est soumis à la présentation d’une ordonnance. Cette acquisition de masse et symptômatique de l’automédication. Les usagers ignorent qu’en voulant se protéger d’une maladie, ils s’exposent à d’autres pathologies. L’enseignant chercheur á l’Institut des sciences du médicament de l’Ucad, Mouhamadou Bow, a dressé les risques auxquels ceux qui pratiquent l’automédication avec la chloroquine sont exposés.

« Les effets secondaires de la chloroquine sont les réactions allergiques, les maux de tête ou convulsions, des démangeaisons, des troubles digestifs nausées, vomissement, diarrhées), troubles du sommeil, brûlures et picotements », énumère Dr Mouhamad Sow, par ailleurs président de la commission qualité de l’Ordre des Pharmaciens du Sénégal

Au cours de cet entretien, il a avancé des raisons qui avaient justifié l’abandon de la Chloroquine pour traiter le paludisme. Le retrait de ce médicament était essentiellement lie, selon le pharmacien, a son efficacité pour soigner les personnes souffrant de paludisme. En réalité, beaucoup de sujets atteints de paludisme ne réagissaient pas à cette molécule. En 2001, l’Oms a change le protocole de traitement du paludisme parce que la Chloroquine qui était utilisée en traitement curatif et traitement préventif avait commencé à avoir une résistance de plus de 60 % en 2000.

L’Oms a recommande de cesser l’utilisation de ce produit car dépassant le seuil de 15 % de résistance. Elle a été remplacée par les dérivés de l’artemisinine, informe le Dr Mohamed Sow. Après son retrait du protocole de traitement du paludisme, le médicament est utilisé pour soigner les pathologies « auto-immunes ». Au Sénégal, les médecins recommandent la Chloroquine pour le rhumatisme articulaire aigu, les polyarthrites aiguës, les maladies cutanées comme le lupus…

Le Soleil

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