Audiences tous azimuts: Macky prêt à réparer les blessures du passé

Les audiences se multiplient avec ses principaux alliés qui n’en rêvaient pas moins. ‘’Macky 2012’’ a eu droit à une journée entière avec celui qui semblait les avoir snobés. Alioune Badara Cissé s’est vu tressé les lauriers avant-hier lors de la présentation de rapports de la Médiature. Le soubassement, c’était d’enterrer la hache de guerre et regarder ensemble vers l’avenir.

D’autres coalitions ont aussi défilé au Palais. Les audiences vont se multiplier les prochains jours. Certaines ont déjà même été programmées.

En réalité, le souhait de Macky, c’est de réparer les blessures du passé. Il est conscient du fait que nombre d’entre eux ont été blessés dans leur amour propre, par ce qu’ils considèrent comme un manque de considération et même de reconnaissance de la part d’un homme en qui ils ont cru et pour lequel ils ont consenti moult sacrifices.

Macky était devenu invisible pour nombre d’entre eux qui ne le voyaient qu’à la télévision. Certes, certains ont des titres de ‘’PCA’’, ‘’Ministres-Conseillers’’ et autres, mais ils sont minoritaires.

La plupart des alliés végète dans un anonymat qui rompt d’avec la promotion de nouveaux arrivés, des transhumants qui sont promus à des postes assez mirobolants.

Pis, lors des investitures pour les législatives, l’Alliance pour la République (Apr), le parti du Président de la République, ne s’est pas gêné de verser dans une forme de boulimie électoraliste qui a fait qu’elle a laissé peu de places à ses alliés dans les différents départements.

Les frustrations étaient énormes, exprimées ou non. Il n’est pas rare de voir un leader politique dire que ‘’nous soutenons Macky mais il ne nous considère pas’’.

Sur les ondes de Rewmi Fm, Fatoumata Niang Bâ, présidente de l’Union pour le développement du Sénégal renouveau, a exactement soutenu cette thèse, sans mettre de gants.

Et elle n’est pas la seule dans cette déception. Moustapha Fall Ché n’a pas manqué de soutenir, sur le plateau de 7TV, que Macky n’a pas respecté sa promesse de lui permettre de briguer la Mairie de Kaolack, même s’il a un poste de PCA.

Dans une rencontre récente à Bambey, le Mdr de Pape Diouf, ancien Ministre, avait même menacé de ‘’reconsidérer’’ la collaboration.

Quelques exemples et bien d’autres qui ont fait réagir aujourd’hui le Président Sall.

L’homme est décidé à réparer les blessures du passé et montrer à ses alliés à quel point il compte sur eux pour sa réélection en 2019.

Il s’inscrit ainsi dans une logique de rassemblement en travaillant à éteindre les foyers de tension.

Faute de pouvoir donner des postes à tout le monde, il essaie de tous les recevoir, peut-être pour  formuler d’autres promesses afin de requinquer les troupes.

Il ne souhaite pas que tous ses frustrés atterrissent entre les mains de l’Opposition. Il est conscient avoir besoin de tout le monde. Et il se comporte de la manière dont il aurait dû se comporter depuis le début, c’est-à-dire être ouvert et accessible.

L’élection présidentielle n’a rien à voir avec les législatives. Les erreurs politiques répétées peuvent conduire un candidat sortant à devoir aller au second tour, ce qui serait suicidaire.

Pour cela, le pouvoir est conscient de ses limites : L’Apr ne suffira pas à le faire réélire. Il faudra l’apport substantiel des alliés, lesquels ont été fragilisés par des velléités très fortes d’opposition en interne. Ni le Ps, ni l’Afp, ni la Ld, encore moins le Pit, ne sont sûrs de lui assurer un transfert de voies comme en 2012. De l’eau a coulé sous les ponts. Ces partis se sont fragilisés après s’être fractionnés pour la plupart.

Alors, à moins d’un sondage sérieux avec une erreur d’échantillonnage posé par le problème de la versatilité des électeurs, personne ne peut dire aujourd’hui ce que pèse Macky. En tout cas pas 65%.

D’où la prudence nécessaire dans un jeu électoral où rien n’est jamais acquis d’avance.

Assane Samb

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