Après un demi-siècle de travail, Jean-Claude Logé rêve de finir ses jours sous un fromager de Casamance

Après un demi-siècle de travail, Jean-Claude Logé rêve de finir ses jours sous un fromager de Casamance

C’est un homme qui a grandi sous la protection de parents bobos catholiques et blanchi sous le harnais des affaires qui a décidé de se confier à Kéwoulo. A Boucotte Diembéring, dans ce qu’il appelle son “petit coin de paradis”, Jean Claude Logé a tenu à recevoir Kewoulo pour parler de ses vies. De ses multiples vies qu’il aimerait terminer dans sa villa de la baie de Boucotte, une magnifique demeure qu’il n’a pas vue depuis des années menacé qu’il a été “d’emprisonnement”, “d’enfermement dans un asile de fous”…. Mais, aussi, poursuivi qu’il a été pour une rocambolesque histoire de pension alimentaire qui dépasse tous les records. Mais de cela, nous en parlerons plus tard.

Âgé de 80 ans, Jean Claude Logé est un beau “jeune homme” qui a visité mille et un pays, dormi dans les plus beaux draps de soi, mangé dans les plus sublimes couverts et porcelaines d’Europe comme celui bon marché d’Astou. Avant d’arriver au Sénégal en 2011 et de faire le choix de la Casamance, il a parcouru tous les continents. Homme d’affaires averti, ce petit «jésuite» qui a faussé compagnie à Jésus, Marie et Joseph -JMJ- s’est très tôt pris de passion pour le Hockey sur glace, le Ski, le squash,  et le tennis. Champion de Belgique de Tennis en minime, et en junior, le petit Logé s’est vu confisquer sa raquette par sa mère qui trouvait que, en ces années 1950, “le sport ne nourrissait pas suffisamment son homme.”

Et que son fils ferait mieux de travailler à l’école pour devenir quelqu’un comme son père, Robert Logé, un brillant avocat décédé en 1972, à l’âge de 57 ans, dans un accident de circulation. Sevré de l’aile protecteur de leur papa-poule, c’est à la maman presque none, Marie-Madeleine de Thier, qu’est revenue la lourde tâche de faire marcher les petits Logé au pas. “Elle a été très stricte avec nous. Elle ne nous a rien pardonnés“, confesse encore Jean-Claude. De son chef, le petit Logé n’a pas hésité d’arrêter ses études pour faire 2 années de formation militaire. « Je suis sorti Lieutenant de l’armée belge. J’aurai pu faire 18 mois et devenir simple soldat. Mais, pour moi, quand on a beaucoup reçu, on doit aussi donner c’est pourquoi j’ai décidé de faire une formation d’officier qui dure 2 ans.» Rappelle-t-il un brin fier de ce passé pendant lequel l’armée était obligatoire en Europe.

Bien que très proche de sa maman, qui est décédée en 2010 à plus de 90 ans, le petit Jean-Claude avait des rapports particuliers avec les sœurs de sa mères, des religieuses qui ont consacré leur vie à Dieu. A ce propos, il aime rappeler qu’au cours de leurs nombreuses conversations, il avait osé dire à l’une d’elles ce qu’elle ferait le jour où, après la mort, elle se rendrait compte que Dieu, à qui elle a consacré sa vie entière, n’existait pas? “Quel blasphème! Comment peux-tu dire cela Jean Claude? Retire ces mots!“, scandait cette tante qui, jusqu’aux derniers jours de sa vie, n’avait pas manqué de prier pour que le petit Logé retrouve le chemin de la foi. S’il a toujours su se retrouver avec ses tantes, Jean-Claude Logé n’a jamais pu se réconcilier avec sa mère. “Je crois qu’une raquette m’est restée en travers la gorge. Je ne lui ai jamais pardonné le fait qu’elle m’ait empêché de devenir un grand joueur de tennis. Parce que, ce sont ceux que je battais dans ma jeunesse qui sont devenus les meilleurs joueurs belges. Et participaient à la coupe Davis.”

Pour sa défense, Marie-Madeleine de Thier aimait rappeler à son fils que, si elle ne l’avait pas obligé à étudier au détriment du sport, il ne serait jamais devenu le brillant homme d’affaire qu’il a été. Parce qu’avant de devenir ce «jeune homme» qui se dit être devenu un vieil homme, Jean-Claude Logé a été un grand parmi les têtes couronnées de Belgique. Au sommet de son art, il a été le représentant en Belgique de IMB, de Dell, de Hewlett Packard et de tous les créateurs de PC. Il a eu, sous ses ordres, plus de  2000 collaborateurs avec l’une de ses nombreuses sociétés Systemat. Et lorsqu’il a compris que le vent avait tourné et que les plus jeunes cherchaient à le pousser vers la sortie, le jeune Logé a décidé de vendre sa société. Et de céder ses actions. “On était en 2010 quand, à 70 ans, j’ai pris ma retraite et ai décidé de partir à la découverte du monde. Au cours d’un séjour en Casamance, j’ai découvert la région, ses habitants, son climat et ai décidé de m’installer ici.” A témoigné Jean-Claude Logé à Kewoulo.

Et, pour cet homme qui a connu les plus beaux endroits du monde, nulle part ne peut concurrencer la Casamance. C’est pourquoi, il a décidé de s’y installer avec sa seconde épouse, Huguette Elsocht. Et seul, il rêvait d’une vie tranquille avec les populations de la basse Casamance et surtout avec une petite casamançaise adoptée à Cabrousse «dans des conditions plus que douteuses.» Une vie qu’il voulait paisible jusqu’à ce que d’autres plans scabreux, de son entourage, viennent lui rappeler que le danger rodait autour de lui. Parti précipitamment du Sénégal -pour échapper à un odieux projet d’internement à l’hôpital psychiatrique de Kenia à Ziguinchor-, il a dû abandonner ses affaires pour ne pas aller en prison -parce que je refusais de payer une folle pension alimentaire à une femme, Huguette Elsocht, avec laquelle je n’ai été marié que 3 ans et avec laquelle je n’ai jamais eu d’enfant- avant de décider, 5 ans plus tard, de revenir se battre crânement devant les tribunaux sénégalais. Et, malgré tous ces déboires qu’il a connus au pays de la Téranga, Jean-Claude Logé reste persuadé que “la Casamance et Cap Skirring restent les beaux plus endroits sur terre.”

Avec Kewoulo

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