Après 20 ans avec le sida, Magic Johnson se raconte

Earvin Johnson Jr, dit « Magic Johnson » a été adulé tout au long de sa carrière en tant que joueur étoile de la NBA.  Meneur de jeu hors norme (avec une taille de 2 mètres 06), il est l’un des meilleurs joueurs à son poste qu’ait connu la NBA. Earvin Johnson gagne son surnom de Magic lorsqu’il a 15 ans, c’est son voisin Hugo qui lui donne après un 1 contre 1 mémorable. Il est quatre fois meilleur passeur de la NBA. Ces deux dernières décennies, il est devenu un modèle pour plusieurs.

Magic Johnson au "We Day" le 16 novembre 2011 à Waterloo au Canada

En 1991, quand Magic Johnson a quitté la NBA pour se concentrer sur sa santé, le VIH et le SIDA ont atteint des proportions épidémiques. À l’époque, de nombreuses personnes étiquetaient le sida comme étant une maladie de drogués et d’homosexuels. Effectivement, les premiers signes de l’épidémie remontent à la fin des années 1970, lorsque des médecins de New York et de San Francisco s’aperçoivent que beaucoup de leurs patients homosexuels souffrent d’asthénie, de perte de poids et parfois même de forme rare et atypique de cancer.

Mais dans ce cas, la victime fut un hétérosexuel, un sportif de haut niveau qui annonçait au monde qu’il avait été déclaré positif pour le VIH et démissionnerait immédiatement de basket-ball professionnel. Dans une conférence de presse le 7 novembre 1991, Magic donne sa démission. Ce fut la surprise générale. Dans son discours, il martèle le fait que le VIH peut toucher n’importe qui, n’importe où.

L’athlète prit la parole le 16 novembre 2011 après Roméo Dallaire,  dans un événement annuel, le WeDay, conçue pour motiver les jeunes pour aider à combattre l’injustice en les convainquant que la lutte contre l’injustice peut être cool.  Organisé par l’organisme de bienfaisance canadien Free The Children, Magic y dévoile son projet d’en créer une nouvelle instance à Los Angeles. Dans son discours il explique comment il vit avec le VIH, aborde le sujet de l’homophobie dans le hip-hop et comment sa relative bonne santé a été pour lui une bénédiction et une malédiction dans sa lutte contre le SIDA.

Cela fait 20 ans que vous avez annoncé que vous aviez le VIH et avez pris votre retraite de la NBA. Que pensez-vous que sera votre héritage en dehors du terrain?

Je pense que sera de donner en retour. Ce sera avoir des bourses d’études — que nous avons offertes à des dizaines de milliers de jeunes à travers la Fondation Magic Johnson. Nous avons 18 centres de technologie, où les gens peuvent aller et y avoir accès à un ordinateur. Puis des centres de la santé que nous avons parce que beaucoup commencent à se piquer dans leurs jeunesses. Nous avons donc des fourgonnettes qui circulent dans notre communauté en leur donnant des examens médicaux et des seringues gratuites.

Comment pensez-vous que vous avez personnellement été en mesure d’influencer la façon dont les gens avec le VIH et le sida sont traités par les autres?

J’ai beaucoup appris de la communauté gaie blanche parce que leur communauté, les rallie, les instruits et fait un travail formidable pour en réduire le nombre. C’est la meilleure approche que j’ai vue, c’est la plus efficace. Donc, ce que nous essayons de faire dans notre communauté est de recréer les mêmes résultats pour nous. Alors, je travaille dur pour continuer à éduquer les minorités sur le VIH et le sida et nous devons nous unir. Nous sommes trop fragmentés en ce moment. Si nous pouvons faire cela, cela donnera de bons résultats.

 

En tant qu’admirateur de hip-hop, vous vous rendez compte que l’homophobie est toujours un problème omniprésent, et ce, surtout dans les communautés noires. Quand les gens ont peur d’en parler, c’est comme ça que la maladie se propage. Alors qu’avez-vous fait pour réduire le risque?

Ce que nous essayons de faire est de tendre la main à la communauté du hip-hop parce qu’ils ont le pouvoir — le pouvoir avec leurs voix, la puissance avec ce micro à la main et le pouvoir avec les paroles qu’ils chantent. J’ai beaucoup d’amis dans cette industrie et ce que nous essayons de faire est de les rallier à notre cause. Transmettre le message aux jeunes que le VIH et le sida sont des sujets sérieux et ils n’iront nulle part. Ils peuvent faire une différence tout de suite en prenant la parole, parce qu’ils ont une base de fans.

Nous trouvons donc que beaucoup d’entre eux veulent être impliqués, ils sont seulement à la recherche d’un groupe comme le nôtre afin de s’accrocher et être propulsé par celui-ci.

C’est le 20e anniversaire de votre retraite de la NBA. Est-ce les deux dernières décennies se déroulent de la façon dont vous aviez imaginé ou aviez-vous peur de n’être plus là?

Je pense qu’il y a toujours une certaine crainte quand on vous annonce que vous pourriez ne pas être là dans 20 ans. Mais une fois la médication entamée et que j’ai commencé à m’entraîner tous les jours, quand j’ai commencé à vivre et être à l’aise avec mon état, tout a été pour le mieux.

À l’annonce de ma maladie, il y avait un seul médicament et maintenant il y en a plus de 30. Lorsque j’ai déclaré mon état, on le chuchotait. Il n’y avait pas d’entrevues comme celle-ci sur le VIH et le sida, tout le monde avec le VIH et le SIDA a été ostracisé, et personne ne voulait leur parler ou les écouter. Maintenant 20 ans plus tard, nous pouvons parler librement, beaucoup de bonnes choses se sont passées. Sommes-nous là où nous voulons être? Non, mais je suis toujours là. Et c’est ce qu’il y a de plus important.

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