APR-PDS: Les senteurs d’un deal pour 2019 ? (Par El Hadji Abdou WADE

« J’ai donc écrit Amphion, et j’ai appelé ceci: Mélodrame. Je n’ai pas trouvé d’autre terme pour qualifier cet ouvrage, qui n’est certainement ni un opéra, ni un ballet, ni un oratorio. » (Valéry,Variété III,1936, p.88):

 

En effet, le mélodrame est ce genre théâtral, qui n’a ni les canons esthétiques du drame, ni de la tragédie et encore moins de la comédie.

Il a la particularité de mettre en exergue le pathétique et le sentimentalisme dans des situations fort inattendues.

Parlant toujours du mélodrame, Oscar Wilde ajoute:

« Les mélodrames voudraient que l’on soit muet au moment où on aimerait être sourd. »

Le décor est bien campé et à défaut de surdité, tendons l’oreille pour bien entendre et ouvrons les yeux pour voir la pièce, en plusieurs actes, qui est en train d’être jouée sur la scène avec comme metteurs en scène Abdoulaye Wade et Macky Sall et comme acteurs principaux Karim Wade et Madicke Niang.

Acte1: 21 mars 2015

Karim Wade, encore dans les liens de la détention, est intronisé candidat du PDS à la présidentielle de 2019 par le congrès du parti le plus représentatif de l’opposition.

Ce congrès avait enregistré la présence des principaux ténors de ce parti dont Madické Niang qui avait joué un rôle important dans ce congrès.

Au-delà de l’intronisation de Wade fils, décision était prise de ne soutenir aucune autre candidature qui ne saurait engager le PDS. Si la candidature était invalidée il n’y aurait pas d’élection.

Acte 2 : le 24 juin 2016

Par grâce présidentielle, Karim est libéré pour ensuite être exilé au Qatar pour éviter des troubles à l’ordre public.

Le gouvernement, par un communiqué, confirme que les sanctions financières de même que les modalités de recouvrement restent maintenues.

Karim quant à lui confie à ses proches qu’on lui avait promis une amnistie qui retarde son retour d’exil plusieurs fois annoncé.

Madické Niang est au cœur de ce que certains ont fini d’appeler le « protocole de Doha » qui n’a aucun secret pour lui.

Acte 3 : 16 avril 2018

Trois jours seulement avant le vote de la loi sur le parrainage, Karim est inscrit sur le fichier électoral à Doha et se voit délivrer un récépissé.

Cette inscription avait peut-être permis de booster le moral de ses troupes et de réfréner leurs ardeurs à l’occasion des manifestions du 19 avril 2018 contre le vote de la loi sur le parrainage.

Acte 4 : 2 juiilet 2018

Le Ministère de l’Intérieur, par le soin de ses services centraux, prononce la radiation de Karim Wade des listes électorales.

Acte 5 : 30 août 2018

La cour suprême se déclare incompétente pour se prononcer sur le rejet de l’inscription de Karim Wade sur les listes électorales.

Acte 6 : 10 et 11 septembre 2018

Des députés libéraux envoient une correspondance au Président Abdoulaye Wade pour lui demander de penser à une candidature de substitution à celle de Karim Wade pour éviter la forclusion au PDS à la présidentielle.

La réponse salée du Président ne se fera pas attendre.

Ce dernier suspectant, à tort ou raison, Madicke Niang d’être l’instigateur de cette missive, le traite de tous les noms d’oiseaux avant qu’une médiation, par l’entremise de Touba, ne réconcilie les deux hommes, différant ainsi le problème de la candidature inéluctable de Madické Niang.

Acte 5 : 04 octobre 2018

Après en avoir informé le calife général des mourides, Madické Niang déclare sa candidature à la présidentielle de 2019.

Ce sera la goutte d’eau qui fera déborder le vase et qui va sceller la rupture définitive entre le Président Abdoulaye Wade et Madické Niang.

Cette péripétie pourrait aussi être le début de l’implosion du PDS.

Abdoulaye Wade va demander aux karimistes restés fidèles à son fils de boycotter l’élection.

Une autre partie soutiendra Madické Niang qui soutiendra à son tour, en cas de second tour, Macky Sall.

Certains, plus pressés de brouter dans les prairies marron-beige, rejoindront directement le maquis.

Acte 6 : Après février 2019

Macky Sall est réélu pour un second mandat.

Karim Wade bénéficie de l’amnistie tant attendue et rentre de son exil doré sans soucis.
Simplement pathétique !

Toute une politique-fiction-réalité qui n’a pour finalité que d’écarter des candidatures crédibles, sérieuses et inquiétantes à la présidentielle de février 2019 pour continuer les deals et les manigances sur le dos du peuple sénégalais qui, heureusement, veille au grain.

Les rideaux sont tirés !

Réveillez messieurs, adeptes de la politique politicienne. La troisième voie, celle de l’espoir du peuple, est bien là et le 24 février il fera jour !

Fait à Dakar le 05 octobre 2018

El Hadji Abdou WADE dit Mara.

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