L’ex-otage sud-africain Stephen McGown a confié jeudi lors d’une conférence de presse à Johannesburg avoir « été très bien traité » par ses ravisseurs en particulier après s’être converti à l’islam de son « propre chef ». Libéré fin juillet après six ans de détention aux mains d’Al-Qaïda au Mali, il avoue cependant « avoir eu peur à trois reprises pour sa vie », informe Jeune Afrique.
Cheveux roux ondulés jusqu’aux épaules, retenus par des lunettes de soleil, et barbe épaisse poivre et sel, Stephen McGown, 42 ans, est apparu mince, mais très souriant et en forme, entouré de son épouse et de son père.
« On a été très bien traités. J’avais des habits, de la nourriture. Quand j’étais malade, ils (mes ravisseurs) me donnaient des médicaments, des médicaments de base mais des médicaments », a déclaré Stephen McGown, qui s’exprimait pour la première fois depuis sa libération, le 29 juillet dernier, à l’occasion d’une conférence de presse à Johannesburg, jeudi 10 août.
« Quand on a été kidnappés, on nous a dit qu’on ne nous ferait pas de mal », a encore raconté M. McGown. Mais « on a craint pour notre vie à trois reprises. Surtout les trois premiers mois, c’était très instable », a-t-il ajouté sans donner plus de précisions. Il s’est cependant plaint de forts maux de tête dans les jours qui ont suivi son retour en Afrique du Sud, où il a suivi des examens médicaux.
Stephen McGown a expliqué à l’AFP s’être converti de son « propre chef » du christianisme à l’islam pendant sa longue détention. Un statut qui a conforté sa captivité selon l’ex-otage d’Al-Qaïda. « Une fois converti, les choses ont changé de façon spectaculaire (…). Les gars voulaient laver mes vêtements, ils me donnaient de la bonne viande de gazelle », a-t-il ajouté.
Pour garder le moral, il a fait notamment « un peu d’exercice physique et observé pendant six ans les migrations des hirondelles », dévoile celui qui est « fan d’oiseaux ».
« Aucune rançon » pour la libération
Le 25 novembre 2011, Stephen McGown a été kidnappé avec trois autres touristes occidentaux dans la ville de Tombouctou, dans le nord du Mali. Ses début en captivité l’ont souvent poussé à essayer de résister. « Parfois, je dormais beaucoup, parfois j’étais très triste et voulais me battre contre toute le monde. Mais je ne voulais pas devenir un fardeau pour ma famille, je veux devenir une meilleure personne », a-t-il expliqué.
Un Allemand capturé au même moment que McGown, qui avait tenté de résister, avait été tué. Les deux autres touristes, le Néerlandais Sjaak Rijke et le Suédois Johan Gustafsson, ont été libérés respectivement en 2015 et fin juin 2017. La semaine dernière, le ministre sud-africain de la Sécurité intérieure, David Mahlobo, a assuré que Pretoria n’avait payé « aucune rançon » pour la libération de Stephen McGown.
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