Le Français Philippe Bohn a été nommé au mois août dernier directeur général d’Air Sénégal SA. C’est le Président Macky Sall, lui-même, qui a pris son téléphone pour le convaincre d’accepter le poste.
Dans un article que lui a consacré Jeune Afrique dans son dernier numéro (10 au 16 septembre), Bohn affirme qu’il n’a pas hésité longtemps avant de dire oui et ainsi tourner le dos à une autre compagnie africaine qui lui faisait les yeux doux à la même période et dont il taira le nom.
« L’objectif pour Macky Sall était de choisir un homme de confiance, qui puisse canaliser les ambitions et convaincre les hommes politiques sur les priorités à établir », confie un proche du nouveau patron de la compagnie sénégalaise dans les colonnes de JA.
Philippe Bohn a été surtout séduit, d’après JA, par le défi industriel : « partir de zéro pour faire d’une nouvelle compagnie ‘’une success-story du ciel africain », à l’instar des ‘’pépites » Air Côte d’Ivoire, Asky Airlines ou Rwandair ».
Un plan stratégique dans trois mois
Le terrain est fertile. « Dakar est un hub géographique intéressant entouré de 1,3 milliard de gens à moins de six heures de vol, fait remarquer Bohn. Compte tenu de la croissance démographique exponentielle de la sous-région, il y aura plus de monde à transporter. »
Le nouveau patron d’Air Sénégal se donne trois mois pour sortir son plan de vol stratégique. Comme première mission, il s’attelle à « faire un bilan assez précis de l’existant et voir ce qui est faisable, en mettant d’abord en place le réseau de vente (ticketing) et en déterminant si (sa compagnie a) les bons fournisseurs ».
Aussi, il scrutera « le plan de développement élaboré par le cabinet Seabury, qui table sur une ouverture progressive aux moyen-et long-courriers pour, d’ici à dix ans, disposer d’une flotte de neuf avions, avec 22 destinations ».
Pour l’instant Air Sénégal SA ne compte que deux avions (ATR 72) « auxquels pourraient s’ajouter dès 2018 trois Airbus en leasing ».
Même s’il est assuré du soutien de l’État, Philippe Bohn est à la recherche d’un partenaire stratégique et financier solide. « Les institutions financières internationales, restées longtemps très prudentes, s’intéressent désormais au secteur aérien », souligne l’ancien photo-reporter, professeur de yoga et ex « Monsieur Afrique » d’Airbus.