Non contents de plonger le pays dans une campagne électorale permanente, voilà que les politiciens veulent prendre en otage tout un peuple avec de la politique politicienne. C’est un secret de polichinelle que le dossier Khalifa Sall, particulièrement, est politique même si les partisans du pouvoir s’empressent de le nier.
Dans l’histoire du Sénégal, il y a toujours eu des arrestations qui n’ont été motivées que par des raisons politiques. Senghor et Mamadou Dia, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, Idrissa Seck et Me Wade, la liste est loin d’être exhaustive. Toutefois, les arrestations ont atteint leur point culminant sous le magistère du Président Macky Sall. Entre 2012 et aujourd’hui, le nombre d’arrestations, d’auditions, de dossiers politico-judiciaires, de limogeages concernant des adversaires politiques est tellement grand qu’il est flagrant que le régime cherche à museler son opposition. Une situation qui ressemble beaucoup à une dictature rampante dans un pays dont la démocratie est chantée partout à travers le monde.
Pour ne pas se laisser mener à la guillotine sans broncher, Khalifa Sall a quasiment appelé à l’insurrection en demandant à ses souteneurs de sortir dans les rue et d’investir les médias pour dénoncer une justice à la solde du pouvoir. Une consigne que n’ont d’ailleurs pas attendu ces derniers qui multiplient les contributions aux allures de menaces depuis sa convocation à la Dic. La majorité, qui ne veut pas se laisser vilipender sans réagir, a également investi les médias pour prêcher le contraire.
Du coup, impossible d’ouvrir n’importe quel média social sans tomber sur cette affaire qui commencent à tourner au vinaigre avec les arrestations de Khalifa Sall, du directeur de Cabinet, du Daf de la mairie de Dakar ainsi que son percepteur municipal, entre autres. Tout un tintamarre qui a fini de diviser le monde politique en deux camps mais qui indispose aussi de nombreux Sénégalais beaucoup plus préoccupés à faire en sorte que la marmite continue à bouillir plutôt que de s’occuper d’une histoire de milliards dont ils n’ont jamais vu la couleur…
