Aéroport- chassé du salon d’honneur, Serigne Aziz Mbacké Khadim Awa Bâ en veut à Macky Sall: « le Président de la république a une part de responsabilité dans cette affaire »

En partance pour Milan en Italie, Serigne Abdou Aziz Mbacké Khadim Awa Bâ a eu la surprise de sa vie, ce mardi. Il a été sommé par les gendarmes de vider le salon d’honneur de l’aéroport Léopold Senghor pour défaut d’autorisation ou d’absence de statut légal pour y accéder. C’est ainsi qu’il a gentiment été approché par la sécurité et éconduit.

Ces derniers lui diront substantiellement et de manière très polie (signale-t-il):  »Serigne -bi, nous sommes très gênés de vous le dire. Mais vous n’avez pas le droit d’accéder à ce salon. Si vous le voulez bien, merci de quitter. Encore une fois, nous sommes très peinés d’avoir à vous transmettre l’ordre que nous avons reçu et que nous ne faisons qu’appliquer  ».

En guise de réponse, le petit-fils de Serigne Abdou Khadre s’exécutera sans négocier, mais se fera l’obligation de d’apporter quelques précisions à l’intention des Sénégalais et de leurs autorités. Pour lui, on a tenté de l’humilier et que si on a cherché à l’humilier, c’est parce qu’il fait partie de ces chefs religieux qui ne sont ni de près, ni de loin mêlés à la chose politique.  »Dieu a fait que nous avons été bien éduqués par nos parents qui nous ont très tôt amené vivre dans les champs et étudier dans les daaras. Notre passage au niveau du Salon d’honneur n’est nullement motivé par cette quête d’avoir, justement, droit aux honneurs. Il se trouve qu’à chaque fois que nous empruntons la voie habituelle, beaucoup de Sénégalais se démènent avec leurs bagages pour venir nous saluer. Cela crée certaines perturbations et peut beaucoup gêner. Et, c’est pour épargner à tout le monde ces désagréments que nous avons discrètement tenté, comme nous le faisons depuis quelques temps, d’emprunter le salon en question. Nous sommes conscient qu’un jour, nous serons sous terre. Par conséquent, les commodités n’occupent pas chez nous une place importante  ».

Le Chef religieux de poursuivre.  »Maintenant, ce qui s’est passé nous montre à suffisance que le pouvoir actuel nous a identifié comme faisant partie des Chefs religieux qui ne lui sont d’aucune utilité. Nous n’avons aucune relation directe ou indirecte avec les politiques. Le cas contraire nous aurait valu d’avoir, certainement, droit à ce salon d’honneur. Les enseignements de Serigne Touba sont clairs là dessus. Se frotter aux tenants de pouvoirs politiques est la pire erreur qu’un religieux peut commettre  ». Serigne Abdou Aziz Mbacké Khadim Awa Bâ de réaffirmer sa volonté inébranlable de s’écarter davantage des hommes politiques et de leurs grâces.  »Je dispose d’un passeport diplomatique, et ce depuis 25 ans, mais je voyage avec mon passeport ordinaire. Dieu a fait que je n’attends rien des gouvernants. Dans mes champs, je me suis débrouillé pour construire mon propre forage et je vis de mes propres moyens. Dès fois même quand j’ai des idées par rapport à l’État et par rapport à sa gestion, je préfère les taire de peur qu’on me loge dans un camp ou dans un parti politique. Je sais désormais à quoi m’en tenir  ».

Visiblement très déconcerté par ce qui venait de se passer , le Mbacké-Mbacké précise :  »pourtant dans ce salon, il y avait des personnes comme moi. Et Dieu sait qu’elles ne pouvaient pas mériter plus que moi de transiter par ce salon. Rien que mon appartenance à la famille de Serigne Touba devrait, à mon avis, me permettre d’espérer un certain égard de la part des autorités. Je crois que le Président Macky Sall a une part de responsabilité. Seulement, rien ne me fera changer de fusil d’épaule. Je continuerais à m’éloigner d’eux, la vie durant  ». Au moment où ces lignes sont écrites, son vol devrait déjà être dans les airs…

(avec dakaractu)

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