Le président Sall peut se frotter les mains. Une relative paix règne en Casamance et au niveau de la Gambie, le Président qui était en visite officielle ses derniers jours à Dakar, est en phase avec le Sénégal pour insuffler « un nouveau souffle à la coopération entre les deux pays.
C’est dire que le Sud du Sénégal est dans un processus irréversible de pacification après des décennies de conflit militaire et de brouille avec un ancien Président gambien belliqueux envers son voisin, le Sénégal. C’est Macky qui apprivoise lui qui a la chance d’assister à ces deux évènements que rien ne présageait au tout début de son magistère.
S’agissant de la Casamance, le Président a été formel hier : « Je dois admettre qu’ils (Ndlr : les éléments du Mfdc) ont fait des efforts. Depuis que je suis là, il n’y a pas eu de problèmes en Casamance. Plus de coup de feu entre l’armée nationale et le Mfdc. Et nous discutons. C’est lent mais ce sont des questions complexes».
Pourtant, auparavant, tout avait été tenté, en vain. Le processus de paix était toujours remis en cause et le Président Wade qui avait promis de régler le conflit en 100 jours, s’est buté à la dure réalité de la détermination de certaines franges du Mfdc et de la division du mouvement. Certes, ses efforts ont été d’un grand apport, mais le conflit subsistait alimenté par des combattants parfois déconnectés de l’aile politique sans oublier les querelles de leadership.
Pendant que le Sénégal travaillait à résoudre cette crise, son voisin de la Gambie plus proche de la région naturelle de Casamance ne semblait guerre être sur la même longueur d’onde. Le trafic de bois dont Yayah Jammeh était passé maître, fournissait des devises à des indépendantistes qui, selon certaines de nos sources, portaient parfois les mêmes armes que celles de l’Armée gambienne.
Les connections entre certaines franges du Mfdc et les autorités gambiennes ont été mises à nue par l’arraisonnement, en décembre 2010, du navire en provenance de Téhéran et en partance pour la Gambie lequel était porteur d’armes destinées au mouvement.
Il a fallu de peu que les relations diplomatiques entre les deux pays ne soient pas rompues à l’image de ce qui s’est alors passé avec l’Iran. L’ancien président gambien d’alors n’avait jamais caché son animosité envers le Sénégal même si le Président Sall lui avait consacré sa première visite officielle en 2012, dès son accession à la magistrature suprême.
Aujourd’hui, cette période est bien loin derrière nous. L’histoire s’accélère au même rythme aussi bien pour la Casamance que pour la Gambie. La paix définitive entre les peuples est à portée de main. Il reste simplement d’apprendre à vivre ensemble dans le respect, la tolérance et le partage équitable des richesses.
Le Président Sall l’a reconnu hier, lors de la conférence de presse commune avec son homologue gambien : « Nous sommes une même famille, divisée entre deux Etats par les circonstances de la colonisation. Nous devons constamment travailler ensemble pour surmonter nos obstacles et transmettre nos héritages communs aux générations futures ».
Des propos valables aussi pour les populations de la Casamance que celles de la Gambie. Certes dans une famille, il peut y avoir des conflits, mais il faudra les dépasser en mettant au placard tous les éléments psychologiques qui peuvent oblitérer la paix à savoir la suspicion et la méfiance des uns envers les autres.
C’est dire qu’aussi bien pour la Casamance que pour la Gambie, si Macky manœuvre adroitement, la paix pourrait être définitive. Et il semble être dans cette logique lui qui crie haut et fort que « le Sénégal ne veut pas la guerre mais la paix ». Comme quoi, la guerre menée en Casamance et celle préparée en Gambie en l’intelligence avec la Cedeao ne l’ont été que pour assoir une paix durable. Dorénavant, Macky a baissé les armes.