Nous ne sommes pas dans une république islamique encore moins dans un état confrérique. Nous sommes au Sénégal, un pays peuplé d’animistes, musulmans et Chrétiens qui vivent en parfaite harmonie depuis des au moins deux siècles.
Tous les grands marabouts ont trouvé un Sénégal moins « pourri » et mieux « sage » que plusieurs pays de la Sous-région. Et chaque marabout du chaque sage du Sénégal a apporté sa pierre à l’édifice sans heurter la conscience.
Et voilà qu’aujourd’hui, un marabout se lève pour demander l’interdiction de la Saint-valentin…
Mais que fait-il là ? C’est qui la Saint-Valentin pour lui ?
Selon nos confrères de Dakaractu, c’est « un des fils du deuxième Khalife de Touba qui souhaiterait voir l’État du Sénégal interdire officiellement et catégoriquement la célébration de la Saint-Valentin dans notre pays. Le Mbacké-Mbacké estime que cette fête est un moment de débauche qu’il ne faut pas encourager. »
Qu’appelle-t-il fête de débauche ? Et que vient faire l’état du Sénégal dans la fête de la Saint-Valentin. Cette « fête » n’est pas reconnue par l’Etat du Sénégal. Et la saint-Valentin n’est pas une fête mais un moment.
Comment peut-il demander à l’Etat d’interdire quelque chose dont il ignore l’existence.
Si des gens choisissent un moment pour être en harmonie chez eux ou avec leurs compagnons ou compagnes, alors le marabout ne peut pas leur demander de s’aimer.
Qu’il s’occupe de son daara et protège son entourage contre les contagions du monde festif. Mais il ne peut pas et ne doit pas empêcher les autres de chanter ou de danser. Si tous les marabouts du Sénégal agissaient comme lui, on se retrouverait dans un état islamique. Au fait, et s’il demandait à l’état d’interdire la vente d’alcool ?
Penda Sow pour xibaaru.com