A l’origine, le maintien de 177 de leurs camarades en chômage technique. Une décision qui « oblige» le Directeur de la production de l’hôtel King Fahd Palace à faire de la « manipulation sur l’opinion ». La Secrétaire générale des délégués affiliés au Cnts, de fustiger cette attitude. Véronique Nathalie Ndour qui prône un dialogue sincère avec la Direction, dénonce une injustice, exhibe les cas des journaliers sans salaires depuis 5 mois durant cette période pandémique, souligne les agissements indignes des responsables depuis 2012 et interpelle le président de la République, « seul capable de résoudre tous ces maux qui risque conduire le plus grand hôtel de l’Afrique de l’ouest vers «des lendemains sombres.
Les travailleurs du King Fahd Palace ne démordent pas. Ils répliquent encore pour dénoncer les agitations de la Direction Générale de l’hôtel « qui, par voie de presse veut manipuler l’opinion sur le maintien des 177 employés en chômage technique.» Véronique Nathalie Ndour, Secrétaire générale des délégués affiliés à la CNTS juge «irresponsable» la sortie du Pierre Mbow, Directeur de la production dans la presse pour évoquer les primes des travailleurs. « Ces primes sont des acquis. C’est depuis très longtemps que le méridien les a accordées à tous les travailleurs de l’hôtel y compris les Directeurs qui perçoivent 1 à 2 millions de Franc FCFA chaque année. Il devait aussi dire cela», riposte Mme Ndour.
Elle revient cependant sur « l’essentiel » et réitère leur demande de reprendre service conformément à la nouvelle ordonnance du président la République selon laquelle les services des entreprises peuvent démarrer leurs activités en respectant les horaires normales. « Nous dénonçons le maintien de nos collègues au chômage technique. Ce que nous demandons est très simple. Ce qui est grave, c’est que nous devrons percevoir que 50% de nos salaires. Ce n’est plus 70%. Une décision unilatérale. Et demain s’ils reviennent nous proposer encore 15% ou rien si la pandémie persiste ? C’est inquiétant. Là-dessus ? Le Directeur de la production, Pierre Mbow n’a pas été explicite sur les risques de licenciement. Il a juste dit : « nous ne le souhaitons pas ». Nous devons remplacer les gens qui ont travaillé pendant les trois mois que nous sommes restés en chômage technique. Au lieu de nous maintenir dans cette situation pendant deux autres mois, on doit alterner les groupes. C’est pour respecter l’égalité et l’équité entre les travailleurs dans la dignité. Conformément à la demande du ministère du travail.», assène encore notre interlocutrice.
« Inquiétudes pour l’avenir de King Fahd »
Malgré la pandémie qui sert « d’alibi » au président Directeur Général Racine Sy et son équipe qui évoquent « une baisse drastique de leurs activités », pour justifier leur décision, l’hôtel King Fahd palace enregistre « 130 millions Fcfa de recettes par mois», selon Véronique. Un état de fait qui insinue « une volonté de licenciement préméditée». Car, argumente-t-elle, «des personnes inexpérimentées dont certains n’ont même pas bouclé deux ans d’expériences-comme le président de l’amical de jeunes du mouvement des amis de Racine Sy, Bocar Tolly – remplacent des gens qui étaient là depuis 20 ans à leur poste. C’est paradoxal. Alors à chaque poste, il y a un doublon. Normalement quand l’un s’absente, l’autre le remplace. C’est comme ça que ça se passe. » Ensuite, poursuit Véronique Nathalie Ndour, « depuis 2012, nous avons noté 31 personnes licenciées injustement, 36 personnes forcées d’aller en retraite avant l’heure, dont les dossiers en procès ont été gagnés devant la Direction. Pourtant leurs droits ne sont toujours pas payés. Sans oublier les 38 démissionnaires. C’est pour dire qu’il y a énormément de problèmes à King Fahd Palace »
Autres doléances, la résolution du problème de recrutements des journaliers. Il s’agit, en fait, «des employés qui travaillent depuis des années pour la boîte sans contrat, ni aucun droit respecté. Ils ont un statut de journalier. Ils ne sont toujours pas recrutés. Pire depuis le début de la pandémie, ils ne perçoivent rien. Voilà 5 mois qu’ils sont dans la galère. C’est terrible. On devait les aider, en leur dotant de kits alimentaires au moins. L’entreprise pouvait le faire.»
Le président de la République interpelé
Ces travailleurs n’excluent pas une rencontre avec la tutelle pour ensemble trouver une solution. Même s’ils notent qu’ils en ont toujours sollicité en vain. Les rares fois qu’il y a eu réunion, il n’y a jamais eu une issue heureuse. « Il n’y a qu’une seule et unique personne qui peut nous parler clairement et prendre une décision claire, c’est le Président Directeur Général Mamadou Racine Sy. Malheureusement, il ne nous a jamais rencontrés. Il n’est jamais là. Nous avons rencontré tous les ministres qui ont été là depuis 2012. Mais personne n’a pu régler le problème. Finalement, nous n’avons qu’une seule et unique priorité. Celle de rencontrer le président de la République. Nous l’interpelons. Il connait tout ce que se passe ici. Il est au courant de tout. Nous espérons qu’avec lui, tous nos problèmes seront résolus. Nous gardons espoir», s’est résignée la Secrétaire générale des délégués affiliés au CNTS.
Ameth Seck