Diagnostic sans complaisance du ministre de l’enseignement supérieur Cheikh Oumar Hann sur les masters « des taux de réussite inférieurs à 5%. Ce n’est pas acceptable ! »

Quand je suis arrivé, j’ai dit qu’il n’était plus question qu’on ait des problèmes sur des retards de paiement. Et cela a été réglée. Cette année, les étudiants ont demandé à être payés en début décembre. Je leur ai proposé mi-décembre et on les paie trois mois plutôt que deux. Nous avons pris toutes les mesures qu’il fallait et nous avons discuté et retenu avec les étudiants qu’on les paie avant le 18 décembre.

J’ai donné des instructions au directeur des bourses de sortir un communiqué pour dire qu’on paie avant le 18. Ce dernier, dans son communiqué, déclare le paiement des bourses avant Noël. Les étudiants m’interpellent en me disant qu’on est en train de tergiverser. Ce n’était pas un gros problème mais, qui connait le secteur, sait que ça pouvait conduire à une instabilité. Je lui ai dit d’envoyer aux étudiants un message pour leur dire effectivement que c’est le 18 qu’ils seront payés pour ne pas les déstabiliser. D’ailleurs, cette situation a même conduit à une instabilité d’un jour au niveau de l’Ucad.

Nous sommes montés au créneau pour le résoudre ce problème. Avec le ministère des Finances, nous avons accéléré la procédure pour payer le 12 décembre. Il devrait présenter les états au ministère qui transmet automatiquement à la banque qui paie. De son propre chef, il sort les étudiants de Saint-Louis sur la base que, pour lui, en 2017, tous les étudiants de Saint-Louis ont redoublé alors que le gouvernement avait signé un accord avec ces derniers. De son propre chef, sans m’en informer, sans en informer le ministre des Finances, il sort ces étudiants des états.

Il paie. C’est ça qui a conduit aux troubles de Saint-Louis. Nous l’avons interpellé et il a nié. Nous lui avons donné instruction de faire les états et de payer les étudiants de SaintLouis. Il a demandé qu’on lui sorte un arrêté du ministre. Je lui ai dit qu’il n’en avait pas besoin parce que l’arrêté a été déjà pris et puisqu’en son temps c’était une année invalide. Donc, il s’exécutait comme il se devait. C’est par la suite qu’il a démissionné.

On donne 70 milliards de bourse aux étudiants. 35 milliards à ceux qui sont en master. Aujourd’hui, il faudra que la communauté universitaire prenne en charge la question des capacités des universités. Ce n’est pas seulement le nombre de nouveaux bacheliers qu’on reçoit, c’est aussi, les places en master. Pour l’orientation des bacheliers, on a des critères.

Pour être orienté en médecine, il faut avoir une moyenne dans un groupe de matières. Pour être orienté en sciences naturelles, c’est la même chose etc. Aujourd’hui, nous avons un système d’orientation qui nous permet d’évaluer les capacités et de les orienter. D’ailleurs, toutes les universités sont en train de travailler pour avoir un logiciel de gestion de leurs emplois du temps. Ce qui nous permettra, à tous, de pouvoir orienter des bacheliers.

Il est entrepris, aujourd’hui, un certain nombre de mesures d’accompagnement annuelles pour cette année, pour les années à venir, ainsi que d’ici 10 ans, qu’on termine l’université Amadou Makhtar Mbow et l’université du Sine Saloum, on n’aura pas de problèmes de capacités d’accueil dans nos universités publiques, avec une maitrise des emplois du temps. Mais, il faudra qu’on règle certains problèmes.

Par exemple, il faudrait que les licences soient professionnalisées pour qu’après les étudiants puissent aller chercher un emploi, car un master ne doit pas être le seul débouché pour les personnes titulaires de licence. Il faudra aussi, dès à présent, définir les critères pour qu’un étudiant puisse faire un master parce que le taux d’échec est important faute d’encadrement. Les étudiants ne viennent pas faire cours normalement.

Cette année, nous avons demandé aux doyens de nous faire parvenir les masters qui sont ouverts dans les universités et nous donner les critères pour y accéder. Sur la base de ces critères, nous définirons sur Campusen les listes pour chaque master avec des critères d’orientation bien déterminés et nous renforcerons ainsi, le système de la recherche. On a 101.000 étudiants boursiers.

Ils perçoivent entre 20 mille et 65 mille F Cfa par mois. Tous les étudiants qui ne sont pas boursiers, à peu près 40mille, perçoivent une aide de 100mille FCfa par an. Ce qui tourne qu’autour de 11 mille FCfa par mois sur les neuf. Il y’a 35 mille pour les masters avec des taux de réussite inférieurs à 5%. Ce n’est pas acceptable ! On ne peut pas investir autant d’argent pour avoir ça. Il faut tout réorganiser et on s’y atteler dès cette année.

 

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