Ismaïla Sarr,victime de son irrégularité ?

Parce qu’il a sans doute beaucoup trop de talent et qu’il n’a jamais su l’exploiter pleinement, Ismaïla Sarr a jusqu’ici laissé la trace d’un génie qui joue « malheureusement le frein à la main ». De l’immensité d’un talent découle souvent son lot d’attentes. Le jeune attaquant ne le sait que trop bien. Le problème avec le natif de Saint-Louis, c’est que les belles promesses ne sont pas encore à proprement parler concrétisées à bon escient. Que l’on se comprenne bien, il ne s’agit point là de minimiser sa belle progression mais plutôt de voir les évolutions et les petites touches à apporter à son potentiel pour pouvoir passer un autre cap. Il est plus que logique qu’on lui prête un avenir brillant tant son potentiel est immense et que l’équipe du Sénégal a du attendre de nombreuses années pour retrouver en lui une relève naturelle toute faite dans un secteur qui en manque cruellement. Problème, le nom du jeune homme rime trop souvent avec irrégularité, une étiquette qui continue encore aujourd’hui de le suivre partout tel son ombre.

Capable d’alterner entre le bon et le moins bon sur une même séquence, passé du joueur susceptible de débloquer une rencontre à lui tout seul sur un éclair de génie dont il a le secret et de se sombrer dans l’anonymat le plus complet l’instant d’après, tel est le quotidien de l’attaquant renais.  Que lui manque t’il finalement pour virer dans la constance ?

Une évolution assez terne…

Personne n’a oublié l’arrivée tonitruante du sénégalais au sein de la Ligue 1 française alors tout juste âgé de 18 ans doté qui plus est d’une précocité phénoménale. Du haut de son jeune âge, il est entré dans le grand bain sans complexe, émerveillant tous les amoureux de football continental. Sa trajectoire assez semblable à celle qu’a connu Sadio Mané a d’ailleurs interpellé. Les deux sont passés par l’Académie Génération Foot (qui détient un contrat avec le club francilien) avant de rejoindre le FC Metz. Très vif d’esprit et doté d’une capacité d’élimination hors norme, le tout combiné à une explosivité rare en font un des meilleurs jeunes de son âge à son poste. Par contre, il se loupe énormément dans la finition c’est le constat le plus frappant quand on l’évoque. Son choix de rejoindre le Stade Rénnais alors que toute l’Europe du foot lui faisait les yeux doux est très mature à plusieurs aspects. A Rennes, il s’impose dans un collectif qui lui sied et ce, dans la peau d’un titulaire quasi indiscutable mais a t’il évolué pour autant ? Difficile de se faire un avis définitif même s’il lui reste encore une grande marge de progression.

Le plus dur reste encore à faire !

Cette année, il a entamé sa deuxième saison avec Rennes avec comme ambition de s’imposer plus afin de taper un peu plus dans l’œil des grosses cylindrées. A y regarder de plus près, ses statistiques de la saison dernière (5 petites réalisations en 22 titularisations) sont indignes de l’incroyable potentiel qu’on lui prête depuis son arrivée. Toutefois, il faudrait prendre en compte les innombrables blessures musculaires qui ont largement freiné le joueur dans sa progression. Ce qui alerte à juste titre sur l’hygiène de vie du sénégalais, un peu le genre de regret que laisse ce type de joueur : Ousmane Démbélé en est le plus bel exemple. Cette saison, il fait mieux car il en est déjà à quatre pions en championnat alors qu’on est qu’à la 13ème journée, ce qui laisse rêveur pour la suite à condition d’éviter d’éventuelles blessures surtout. Pas une mince affaire quand on sait qu’avec Neymar, Fekir et Pepe, ils sont ceux qui sont le plus sujets à blessures car auteurs de dribbles sans cesse. Les détracteurs s’en donne à cœur joie de fustiger le comportement de ce genre de joueurs mais que serait le football sans ce spectacle plaisir qui fait son charme ?

Une chose est sûre : le talent à lui tout seul ne suffit pas pour basculer dans la catégorie des plus grands. Si Ismaïla veut faire partie de la crème des attaquants africains, il devra se montrer plus réalistes devant le but et apprendre à lâcher le cuir parce qu’il en fait des tonnes par moment ce qui lui vaut des blessures et par ricochet des intermittences dans sa belle progression. Le plus dur restera également de confirmer en sélection car jusqu’à présent en équipe nationale, il laisse un goût d’inachevé.

Birane BASSOUM

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