Les bombardements du régime syrien et de son allié russe sur Idleb, qui ont fait plus de 30 000 déplacés, font craindre à l’ONU la « pire catastrophe humanitaire » du XXIe siècle. Le Conseil de sécurité se réunit mardi.
L’ONU tire la sonnette d’alarme sur la situation d’Idleb, en Syrie. L’organisation a mis en garde, lundi 10 septembre, contre la « pire catastrophe humanitaire » du XXIe siècle en cas d’offensive contre l’ultime grand bastion insurgé, dans un pays ravagé depuis 2011 par une guerre qui a déjà fait plus de 350 000 morts.
Les bombardements du régime syrien et de son allié russe sur Idleb ont fait plus de 30 000 déplacés. « Il doit y avoir des moyens de régler ce problème pour que les prochains mois, Idleb ne se transforme pas en la pire catastrophe humanitaire du 21e siècle, avec les plus lourdes pertes en vies humaines », a déclaré le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock, en conférence de presse à Genève.
Ankara, qui a déployé des troupes dans la province et parraine de nombreux groupes rebelles, cherche sans relâche à éviter une offensive du régime, qui risquerait de provoquer un nouvel afflux massif de réfugiés vers sa frontière.
Samedi, les avions russes avaient mené les frappes les « plus intenses » en un mois, selon l’OSDH. Les bombardements du régime et de son allié russe ont tué au moins dix civils samedi et deux enfants dimanche, a assuré l’OSDH. Deux hôpitaux ont été touchés ces derniers jours ainsi que deux centres des casques blancs, les secouristes en zones rebelles, d’après la même source.
L’exode
Sur place, une bonne partie de la population a choisi l’exode. Le correspondant de l’AFP à Idleb a été témoin ces derniers jours de la fuite de nombreuses familles qui, dans des conditions très précaires, quittent le sud de la province pour gagner le nord et les environs de la frontière turque.
Environ trois millions de personnes, dont la moitié sont déjà des déplacés d’autres régions de Syrie, vivent à Idleb et les poches insurgées des provinces voisines de Hamas, Alep ou Lattaquié, selon l’ONU.
Près de la moitié de ces déplacés sont installés dans des camps, certains ont trouvé refuge chez des familles du secteur, et d’autres ont loué des logements, d’après Swanson.
Réunion de l’ONU
Le Conseil de sécurité se réunit par ailleurs mardi 11 septembre pour discuter une nouvelle fois de cette province, ultime grand bastion insurgé. La réunion est prévue à 15H00 GMT à l’ONU. Elle a été réclamée cette fois par la Russie, afin de rendre compte du sommet tripartite tenu vendredi à Téhéran, qui a échoué. Les États-Unis, qui assurent en septembre la présidence tournante du Conseil de sécurité, ont confirmé lundi la tenue de cette session. Elle sera publique.
En fin de semaine dernière, le Conseil de sécurité avait multiplié les réunions sur le sujet, à l’initiative des États-Unis ou de l’Union européenne, qui espéraient repousser la perspective d’une vaste offensive militaire du régime syrien pour reprendre le contrôle de cette province. Ces discussions n’avaient abouti à aucun résultat concret.
SOURCE: AFP