1440, la nouvelle année musulmane est arrivée, son importance et tamakharit

communiqué début mois muharram 1440, son importance et tamakharit

Suivi du calendrier musulman pour Dakar et la Mecque sur la base du calcul astronomique

Début du mois de Muharram 1440 (1er mois du calendrier musulman – mois de Tamkharit), Septembre-Octobre 2018

Lundi 10 Septembre 2018, première visibilité à l’œil nu du nouveau croissant de Lune dans le monde

Mardi 11 Septembre 2018, premier jour du mois de Muharram 1440

Jeudi 20 Septembre 2018, jour d’Achoura (Tamkharit), 10e jour du mois de Muharram

Quels enseignements tirer des données astronomiques ?

La conjonction est attendue le Dimanche 09 Septembre 2018 à 18h 01min (UTC)
Cela correspond à 18h 01min heure légale de Dakar (pas de décalage horaire) et 21h 01min heure légale de la Mecque (3h de décalage horaire) ;
Pour Dakar, les calculs de Patrick Rocher, IMCCE – Observatoire de Paris) donnent : première visibilité du croissant de Lune à l’œil nu, le Lundi 10 Septembre 2018, élong. =13,57°, haut. Lune = 12,47°. Coucher du Soleil à 19h 14 min, coucher de la Lune à 20h 09min, âge de la Lune 25,21h ;
Pour la Mecque, première visibilité du croissant de Lune à l’œil nu, le Lundi 10 Septembre 2018, élong. = 12,35°, haut. Lune = 10,78°. Coucher du Soleil à 18h 27min, coucher de la Lune à 19h 15, âge de la Lune 21, 44h ;
Les conditions astronomiques seront telles que le nouveau croissant de Lune sera visible à l’œil nu là où le ciel sera suffisamment dégagé aux Amériques, en Afrique, en Europe de l’ouest, et en Asie l’ouest le Lundi 10 Septembre 2018;
D’où, il vient que le Mardi 11 Septembre 2018 devrait être le premier jour du mois de Muharram 1440 pour tous les pays situés dans les zones susmentionnées y compris le Sénégal et la Mecque. Il en découle que le jour d’Achoura (Tamkharit) devrait être le Jeudi 20 Septembre 2018, 10e jour du premier mois du calendrier musulman.

NB : comme dit ci-dessus, le Lundi 10 Septembre 2018, jour d’observation de la CONACOC du Sénégal, le nouveau croissant de Lune sera nettement visible à l’œil nu pour un ciel suffisamment dégagé. Si, différemment de ce qui est attendu, vu qu’on est en hivernage, aucun témoignage visuel n’est validé au Sénégal ce Lundi 10 Septembre 2018, en application de la règle de Fiqh du comptage de 30 jours le mois en cours, le premier jour du mois de Muharram serait le Mercredi 12 Septembre 2018 et Achoura le Vendredi 21 Septembre 2018. Ce cas de figure est en flagrante contradiction avec les données astronomiques.

Pour la cartographie voir le lien : https://www.moonsighting.com/

Ci-dessous : la carte de première visibilité dans le monde, le Lundi 10 Septembre 2018

En vert, les zones où il est possible de voir le nouveau croissant de Lune à l’œil nu là où le ciel est suffisamment dégagé. On note qu’une grande partie des Amériques et de l’Afrique sont concernées. Le nouveau croissant de Lune sera visible à l’aide d’instrument optique en allant vers l’est y compris l’Arabie saoudite.

Importance du mois de Muharram et du jour d’Achoura

Le mois de Muharram est le premier mois du calendrier musulman, celui qui va commencer le mardi 11 Septembre 2018 sera le 1er de l’année 1440 de l’Hégire;
C’est aussi un des quatre mois sacrés avec Rajab, Zul Qa ‘da et Zul Hijja : «Le nombre de mois, auprès d’Allah, est de douze (mois), dans la prescription d’Allah, le jour où Il créa les cieux et la terre. Quatre d’entre eux sont sacrés » (Coran 9 : 36)
Les oulémas expliquent qu’il est plus répréhensible de commettre des péchés durant ces quatre mois sacrés que dans les autres et plus méritoire d’y accomplir de bonnes œuvres ;
Achoura vient de ‘achara qui veut dire 10 an arabe, d’où il vient que c’est le 10e jour de Muharram (premier mois du calendrier musulman basé sur le cycle lunaire), donc à ne pas confondre avec le jour de l’an (premier jour de l’année) ;
Selon notre mère Aïcha, qu’Allah l’agrée, les Quraychites jeûnaient le jour d’Achoura avant l’islam et le prophète (saws) le jeûnait et avait ordonné de le faire, puis, après la prescription du jeûne obligatoire du Ramadan à Médine, il en fit un culte recommandé, qui veut le jeûne, qui veut ne le fait pas (Boukhari et Mouslim). Le prophète (saws) n’aurait certainement pas pratiqué ce jeûne s’il était associé à des croyances païennes[1];
Certains récits non authentifiés par les oulémas du hadith associent ce jour d’Achoura à des événements grandioses comme l’accostage de l’arche de Nûh (paix sur lui), l’intervention divine qui sauve Ibrâhîm (paix sur lui) du feu, de la sortie de Yûnus (paix sur lui) du ventre de l’animal de mer, etc.
Arrivé à Médine lors de l’Hégire, le prophète (saws) interrogea les juifs qu’il voyait jeûner le jour d’Achoura, ils répondirent : « C’est un grand jour durant lequel Allah sauva les fils d’Israël de leur ennemi et Mûsâ[2] (paix sur lui) le jeûna[3]. » Le Prophète (saws) dit alors : «je suis plus digne de me réclamer de Musa que vous, puis il le jeûna et ordonna de le jeûner » (Bukhari et Muslim)[4]
Le jeûne durant le mois de Muharram est très méritoire : « Le meilleur jeûne après celui du Ramadan est le jeûne effectué pendant le mois d’Allah, al Muharram. Et la meilleure prière faite après la prière obligatoire est celle effectuée dans la nuit. » (Mouslim). Mais les oulémas expliquent qu’il ne s’agit pas de jeûner tout le mois comme on le fait pour le Ramadan ;
Le jeûne d’Achoura est très méritoire : ibn ‘Abbâs fut interrogé au sujet du jeûne du jour d’Acoura. Il répondit : « Je n’ai pas vu de jour que le Messager d’Allah a consacré au jeûne à la recherche de ses faveurs, plus que celui-ci[5] et ce mois[6]» (Bukhari et Muslim) ;
Le jeûne d’Achoura est associé à l’expiation des péchés de l’année précédente (de l’Achoura précédant à l’actuel) : « Il expie les péchés de l’année écoulée »; « [Quant au] jeûne du jour d’Achoura, j’espère qu’Allah expiera les péchés de l’année précédente [pour celui qui le jeûne] » (Muslim). Toutefois, les oulémas expliquent que cette expiation concerne uniquement les péchés mineurs quand le jeûneur d’Achoura a évité les majeurs (al kabâ-ir)[7]
Il est recommandé de jeûner aussi le 9e jour car le prophète (saws) a envisagé[8] de le faire lorsqu’il dit : «L’année prochaine, si Allah le veut, nous jeûnerons le neuvième jour». Ibn Abbas dit : «Le Prophète (saws) décéda avant cette année-là[9]» (Mouslim).
Noter le sage conseil d’Ibnul Qayyim et d’autres oulémas sur le mérite de jeûner le 9, le 10 et le 11e jour du mois de Muharram pour être sûr de ne pas rater le « vrai » jour d’Achoura et aussi se distinguer du jeûne juif.
Se méfier de l’interprétation chiite qui dévoie la signification originelle du jeûne d’Achoura. Si on se mettait à faire ce genre de choses pour tous les événements malheureux qui ont eu lieu et qui auront lieu au 10e jour d’Achoura….[10]
Pas de mal à préparer un bon repas le soir d’Achoura, sans gaspillage et d’en offrir aux parents et nécessiteux, ou de faire l’aumône, sans croire que ces bonnes œuvres sont obligatoirement associées au culte du jeûne ? En effet, après l’accomplissement d’un acte cultuel il est autorisé de faire plaisir à sa famille et à autrui dans le licite comme quand on fait la fête de Korité après un mois de jeûne.
Ahmadou Makhtar Kanté

Imam, écrivain et conférencier

Email : [email protected]

Fait à Dakar, le 10/09/2018 – Zul Hijja 1439H

[1] C’est pour exclure l’idée saugrenue selon laquelle le Coran et le prophète (saws) ont repris des croyances et pratiques cultuelles des arabes païens.

[2] Moïse dans la Bible

[3] La variante de Muslim ajoute « par reconnaissance à Dieu »

[4]Voici un récit coranique relatif à cet événement : « Nous fîmes traverser la mer aux Enfants d’Israël. Pharaon et ses armées les poursuivirent alors, acharnés et hostiles. Quand il fut sur le point d’être englouti, il s’écria : ‘Je crois qu’il n’y a d’autre dieu que Celui en Qui ont cru les Enfants d’Israël, et je suis du nombre des soumis !’. Maintenant ? Alors qu’auparavant tu as désobéi et tu étais du nombre des corrupteurs ! Aujourd’hui, nous allons épargner ton corps, afin que tu sois un signe pour qui viendra après toi. Encore que bon nombre d’humains soient indifférents à Nos signes » (Coran 10 : 90-91)

[5] Le jour d’Achoura

[6] Les jours du mois de Ramadan

[7] « Ceux qui évitent les plus grands péchés ainsi que les turpitudes et qui ne commettent que des fautes légères. Certes, le pardon de Ton Seigneur est immense. » (Coran 53 : 32) ; « Si vous évitez les grands péchés qui vous sont interdits, Nous effacerons vos méfaits et Nous vous ferons entrer en un Lieu honorable » (Coran 4 : 31) Voici une version des péchés majeurs : Selon Abou Hourayra, le Prophète (saws) a dit : «Evitez les sept choses pernicieuses». Ils dirent : « Et que sont-elles ? Ô Messager de Dieu !» Il dit : «L’idolâtrie, le fait d’attenter sans raison légale à la vie que Dieu a rendue sacrée, de consommer le Riba (usure), de consommer les biens de l’orphelin, de battre en retraite le jour d’une bataille (contre les ennemis), de porter de fausses accusations contre les femmes chastes et la sorcellerie». (Unanimement reconnu). Les oulémas expliquent que les péchés majeurs ne sont expiés que par le repentir (Tawba)

[8] Bel exemple d’une sounna non pratiquée mais juste envisagée par le prophète (saws) et qu’il est très méritoire de respecter. On a un autre exemple avec nos mères, les épouses du prophète (saws) restées vivantes après lui qui se sont mises à poursuivre la retraite des 10 derniers jours du mois de Ramadan qu’il pratiquait.

[9] Il faut comprendre que le prophète (saws) avait commencé le jeûne d’Achoura dès les premières années de son arrivée à Médine et que c’est à la fin de sa vie qu’il a envisagé de jeûner aussi le 9e jour pour se distinguer du jeûne des juifs de Médine.

[10]. Comme à l’accoutumée, le courant chiite va se fabriquer une interprétation d’Achoura toute assujettie à leur prétendu amour sans limites de la famille du prophète (Ahlul Bayt) visant à détourner le sens originel d’Achoura vers la célébration du martyre de l’Imam Husayn (paix sur lui). En effet, ce petit-fils du prophète (PSLF) sera tué avec des membres de sa famille et de ses compagnons (quelques dizaines) lors de la confrontation fratricide qui a eu lieu le 10 Muharram de l’an 61H (680) à Karbala en terre d’Irak. Cette tragédie pour énorme qu’elle fut sera instrumentée par les idéologues chiites qui sont connus pour leur capacité spéculative et leur duplicité hors du commun, aux fins de propager l’idée selon laquelle la signification décisive d’Achoura réside dans le martyre de l’Imam Husayn (paix sur lui). Il faut dire que les plus honnêtes d’entre-deux reconnaissent qu’à l’origine, Achoura consistait à célébrer nombre d’événements où Dieu est intervenu à travers des faits miraculeux pour donner à l’histoire, le sens qu’Il veut.

(…)Néanmoins, savoir qu’il s’agit là d’événements déjà accomplis et en donner une autre interprétation pour les besoins d’une cause qui leur est étrangère, il faut être chiite pour le faire. C’est ainsi qu’on voit, au jour d’Achoura, les masses chiites se flageller le corps à sang (Cf. images insupportables sur http://www.chiite.fr/chiite_achoura.html), soi-disant pour vivre le martyre de l’Imam Husayn (paix sur lui) lors de la tragédie de Karbala alors qu’il s’agit juste d’une coïncidence de calendrier ! C’est cela qui explique que le courant chiite au Sénégal fait la propagande aux niveaux des musulmans sénégalais sunnites pour qu’ils le considèrent comme un jour de deuil. Que non, le sens originel d’Achoura est un moment de reconnaissance à Dieu qui a donné la victoire à la foi et vaincu le tyran qui se prenait pour Dieu. (Ces lignes sont tirées de mon article, Aux origines de la Tamkharit, écrit en 2016 et publié sur le Net.

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