En apparence, c’est le début de l’accalmie. Dans les faits, c’est juste que les remous se passent en profondeur, dans le bureau du procureur de la République. La reprise du procès de Khalifa Sall a été le point d’orgue d’une semaine mouvementée. La réalité montre que le parquet avait encore en main les rênes de l’affaire dite de la caisse d’avance, mais que Serigne Bassirou Guèye ne voulait pas perdre le contrôle sur l’audience spéciale. Le maître des poursuites a décidé de prendre les choses en main pour ce dossier rocambolesque qui présente le Maire de Dakar comme un « dilapidateur de deniers publics ».
Ce mercredi, à la date du renvoi, le magistrat Guèye a choisi d’être carrément dans le procès, c’est-à-dire siéger à l’audience, pour suivre de très près les débats. Le chef du parquet n’a pas voulu laisser son substitut Aly Ciré Ndiaye faire le boulot à sa place, dans un procès dont l’enjeu politique dépasse largement le cadre de l’audience qui lui est réservé. Il y a eu un changement de ton à la barre du tribunal. Si les nerfs du Maire de Dakar étaient mis à rude épreuve, à l’ouverture du procès, ce n’est rien à côté de ce qui l’attendait ce mercredi.Le procureur le plus connu du pays a pris la place de son substitut, qui avait siégé à l’ouverture du procès. Sa présence a suscité une avalanche de réactions dans la salle d’audience.
D’aucuns estiment que le substitut « n’était pas à la hauteur » à l’ouverture du procès le 14 décembre dernier. Les échanges ont été très vifs entre Aly Ciré Ndiaye et Me El Hadji Diouf.
En coulisse et sur un autre point cependant, le substitut avait rejoint son chef : il était temps que Serigne Bassirou Guèye s’exprime solennellement sur l’affaire dite de la caisse d’avance. C’est chose faite puisque le procureur a participé à l’audience spéciale. D’ailleurs, le chef du parquet s’est dit « très satisfait » dé prendre la parole ». Quoi qu’il en soit, le parquet maintient les rangs serrés et continue de frapper à bras raccourcis sur l’accusation…