A peine majeur, Kylian Mbappé a explosé au plus haut niveau en 2017 et s’élancera l’année prochaine à la conquête de la Ligue des champions avec le Paris SG et de la Coupe du monde au sein de l’équipe de France.
« Il peut être Pelé ». C’est Arsène Wenger, l’expérimenté entraîneur d’Arsenal, qui avait osé la comparaison, début septembre sur TF1. Le « Roi » légendaire avait décroché la première de ses trois Coupes du monde (record) à 17 ans. Mbappé, qui aura 19 ans le 20 décembre, achève une année 2017 ébouriffante: il est devenu titulaire en club et en sélection, champion de France avec Monaco, demi-finaliste de la Ligue des champions dont il est le meilleur buteur de moins de 20 ans (10 buts en 15 matches), deuxième transfert le plus cher de l’histoire (180 M EUR de la Principauté au PSG via un prêt le 31 août), et 7e au Ballon d’Or jeudi dernier, plus jeune joueur à en intégrer le top 10. N’en jetez plus !
« Il me rappelle le Brésilien Ronaldo: la vitesse, la force, l’adresse, la qualité, le réalisme: tout, en fait », a avancé l’ancien joueur anglais Gary Lineker sur la chaîne britannique BT Sport, après le revers du PSG en Ligue des champions la semaine dernière chez le Bayern Munich (3-1) où seul Mbappé, auteur du but parisien, a échappé au naufrage. Et il a déjà été adoubé par la référence Lionel Messi, qui estimait dans Marca que « désormais il y a des footballeurs comme Neymar, Mbappé ou (Luis) Suarez qui peuvent prétendre » au Ballon d’Or.
‘Gros malin’
Neymar lui-même a d’emblée pris son jeune coéquipier sous son aile, affichant une grande complicité, se sentant « privilégié de jouer à côté de lui », sûr de le voir « briguer le Ballon d’Or ». « KML » (Kylian Mbappé Lottin, son nom complet) en étonne plus d’un. « Je suis un peu surpris de son adaptation fulgurante au PSG, alors qu’à Monaco, il était dans le confort, sans grande pression, dans une équipe en pleine dynamique », estime auprès de l’AFP Alain Roche, consultant sur Canal+. « C’est un gros malin, un séducteur: il s’est mis ses coéquipiers dans la poche, en étant humble en arrivant alors qu’il gagne plus que beaucoup dans le vestiaire », a ajouté l’ex-Parisien à propos du joueur surnommé « Donatello » (l’intellectuel des Tortues Ninja) par ses coéquipiers.
Car, ton posé sur voix d’ado, bien entouré par une famille venue du sport et qui veille au grain, le gamin grandi à Bondy a également éberlué la France du foot par sa maturité, sa fraîcheur, sa vivacité d’esprit. Et il a vite convaincu Didier Deschamps. Sur ses dix sélections en équipe de France, il était davantage titulaire (6 fois) que sorti du banc (4), pour un bilan statistique honorable (1 but, 3 passes décisives). Même le sélectionneur, qui d’habitude n’accorde que « potentiel » et « qualités » aux individualités, n’hésite pas à parler d’un « joueur hors norme ».
Titulaire en Bleu
Son entente avec Antoine Griezmann se met doucement en place, riche de promesses. Alors qu’on lui disait début octobre qu’il était là pour piquer sa place à Olivier Giroud, Mbappé a arboré un sourire gourmand, et n’a pas nié… La Coupe du monde? « Il est bon mais il faudra surtout confirmer sur les matches à haut risque. Il bouscule toutes les certitudes qu’on pouvait avoir. Il faut avoir de l’expérience, il faut avoir déjà disputé une compétition pour être bon la fois suivante… Il peut faire un très beau parcours en Coupe du monde, on l’espère. En tout cas on peut lui faire confiance », décortique Alain Roche.
Pour décrocher la lune en 2018, c’est-à-dire des trophées collectifs voire individuels, il peut encore progresser, dans « tous les domaines, surtout au niveau tactique. Parfois, j’ai certaines absences, même au niveau technique, dans les occasions devant le but, le repli défensif », avançait Mbappé en octobre. Il a connu quelques creux, notamment dans les grands matches sur la scène nationale (performances médiocres en finale de Coupe de la Ligue, puis à Marseille et Monaco cette saison), et une forme de suffisance lui a parfois été reprochée dans sa communication. Mais la fusée est lancée.
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