Les seizièmes championnats du monde d’athlétisme débutent vendredi à Londres. La Belgique va-t-elle enlever le premier titre mondial de son histoire ? Jamais depuis 1983, et la création de ces Mondiaux, l’athlé belge ne semble mieux à même de monter sur la plus haute marche d’un podium. Par la grâce d’une athlète: Nafissatou Thiam. Considérée il y a douze mois encore comme une promesse d’avenir, la Namuroise est devenue depuis la reine incontestée de l’heptathlon. A la surprise générale, elle a été sacrée championne olympique sous les sunlights de Rio de Janeiro. Cet hiver, elle a survolé les championnats d’Europe de pentathlon en salle.
Il y a deux mois, elle est devenue la 3e meilleure performeuse mondiale de tous les temps en franchissant le cap mythique des 7.000 points (7.013). A moins de 23 ans, Nafi règne sur les « 7 travaux de l’athlé ». Un sacre à Londres propulserait la sportive belge de l’année au rang de meilleure athlète féminine belge de l’histoire. Un nouveau statut Comment être favori(te) et gagner est l’équation qui se présente dans chaque compétition sportive. Celui ou celle qui endosse ce statut doit être capable d’en subir les effets, pas toujours positifs. Les grand(e)s champion(nes) s’en accommodent.
Ils se montrent capables de faire abstraction de cette « pression » supplémentaire exercée par leurs adversaires, leur entourage, les médias, le public ou eux/elles-mêmes. Jusqu’ici Nafissatou Thiam a démontré dans ce domaine une maîtrise parfaite. A Londres, celle qui est invaincue depuis Rio inaugurera au plus haut niveau le statut d’unique favorite. Un cap supplémentaire à franchir pour la future géographe qui pourrait déboucher au soir du dimanche 6 août, au terme de la seconde journée de l’heptathlon, sur nouveau titre et un avenir des plus radieux.
« Elle est sereine » « Seul un moment de faiblesse dans sa concentration lors d’un concours, ou une petite blessure, pourrait la perturber », estime Stéphanie Noël, la coordinatrice du haut niveau à la Ligue francophone belge d’athlétisme (LBFA). « Elle est sereine. Elle sait ce qu’elle a à faire. Elle a une capacité de concentration énorme. Sur sept épreuves il faut être au top. Elle l’a fait à Götzis et elle l’a fait aux Jeux. Elle ne vient pas juste pour participer. Elle sait qu’elle vient en numéro 1. La logique voudrait qu’elle remporte l’or. On sait que c’est difficile. Un podium serait déjà bien. »
Cerise sur gâteau, la Namuroise pourrait aussi disputer le concours du saut en hauteur quatre jours après la fin de l’heptathlon. Nafissatou Thiam y avait renoncé à Rio après son titre olympique. « Elle y est inscrite », a précisé Stéphanie Noël. « Si elle veut, elle peut le faire. Actuellement, elle est seulement concentrée sur l’heptathlon. » Grâce à son record personnel de 1m98, égalé à Götzis, elle est la troisième performeuse mondiale de l’année à la hauteur.
Auteur: 7sur7.be – 7sur7.be