On est au campus. L’aurore vint dorer l’horizon. L’air est frais. Les oiseaux peinent à piailler. Pas de vacarme des étudiants. Je conjuguais avec le sommeil dans ce couloir du pavillon A quand soudain ce sentiment d’amertume me l’en a empêché.
Hélas ! Ce matin, non sans paraphraser Alfred de VIGNY « C’est le cœur qui parle et qui soupir [et quand] la main écrit, c’est le cœur qui se fond ».
Chers amis bien-aimés,
Charles est partit, comme l’a dit SHAKESPEARE « dans cette contrée ignorée dont nul voyageur ne revient ». Au stade Demba DIOP où il allait supporter son équipe, Il y est tombé à cause d’un incident causé par l’indiscipline qui est aujourd’hui de plus en plus poussait à son paroxysme. Notre société est malade. La stupidité, la vulgarité et bien d’autres bassesses sont prônées comme des valeurs. On assiste à une dépravation des mœurs sans précédent. Il nous faut la remettre d’aplomb ; et ce par la tolérance et par l’amour.
« Abuk Mandjaku » (enfant issu d’un père ou d’une mère d’ethnie Manjack), ton corps s’est départi de ton âme au seuil de tes vingt-deux ans.
Tu as tiré ta révérence sans notre accord, sans même nous laisser le temps de te dire au revoir. Mais, la mort a ses raisons que nous autres humains nous ignorons.
Notre fraternité et notre sympathie s’en iront te rejoindre là où désormais tu nous attends, près du tout puissant.
Il y a tant de choses encore que nous aurions voulu faire ensemble.
« Mais cela semble s’arrêter aujourd’hui et ce n’est plus ensemble que nous allons réaliser ce que tu espérais ».
À l’instant où j’écris ces lignes, je m’accorde avec CICERON que « la vie des morts est de survivre dans l’esprit des vivants » car dans mes cogitations diurnes et nocturnes, tu es toujours présent.
Désormais, c’est avec douceur et plein d’amour qu’on pensera de toi. SENEQUE nous a fait savoir que « toute la vie n’est qu’un voyage vers la mort ».
Mais, nous devrions rester forts parce que « l’homme qui a le plus vécu n’est pas celui qui a compté le plus d’années, mais celui qui a le plus senti la vie » nous rappelle Jean Jacques ROUSSEAU.
Et cette vie d’ici-bas, je sais que tu l’as bien senti Charles, et ce malgré ces aléas.
À Dieu, Charles Degaule GOMIS.
Que ta personne puisse demeurer éternellement dans nos cœurs et que les traces que tu nous as laissées restent indélébiles.
Sit tibi terra levis. Ad maiorem Dei gloriam.
[Que la terre te soit légère. Pour la plus grande gloire de Dieu]
J’adresse à ta famille, à tes parents, à tes amis et à tes camarades étudiants toutes mes condoléances les plus émues.
Mathieu Patrick MENDY
Etudiant au département de Lettres Classiques/UCAD