Aida Mbodj «Mon mari était en Europe au moment où je suis tombée enceinte d’un autre homme

 

10 ans de travaux forcés, c’est la réquisition du ministère public à l’encontre de l’accusée Aida Mbodji, qui comparaissait hier devant la barre des flagrants délits, pour avoir jeté son bébé de sexe masculin dans un égout d’eaux usées après son accouchement. Le délibéré sera rendu le 20 juin prochain.

Aida Mbodji, mariée à un émigré, mère de 8 enfants et demeurant à Guédiawaye, était hier devant le tribunal de la chambre criminelle pour infanticide. En effet, la prévenue était tombée enceinte d’un autre homme, en l’absence de son époux qui se trouve en Europe. Neuf mois durant, elle a caché son état à l’ensemble de sa famille par peur d’être la risée de tout le monde. La grossesse à terme, en catimini, elle accouche d’un bébé de sexe masculin qui était bien vivant à la naissance, le 31 mars 2011.
Après la délivrance, elle enveloppa le nouveau-né avec son pagne, avant de le jeter dans un égout d’eaux usées. C’est le chef de quartier de la localité qui fera la découverte macabre et informera les éléments de la police de Guédiawaye.
Après autopsie, le rapport médical de l’hôpital Aristide Le Dantec atteste que le bébé est mort suite à une asphyxie, car il avait les narines bouchées par du sable. Une enquête menée a permis d’interpeller Aida Mbodji. Inculpée pour le crime d’infanticide, elle est placée en détention préventive le 11 avril 2011.

Aida Mbodj avoue tout

Entendue à l’enquête préliminaire, elle reconnait sans ambages les incriminations qui lui sont reprochées. Devant la barre du tribunal, la dame âgée de 35 ans réitère les mêmes déclarations. Vendeuse de légumes et analphabète, elle dit : «Mon mari était en Europe au moment où je suis tombée enceinte d’un autre homme. J’avais caché mon état à ma famille, par peur de raillerie de la part de la société. Cela faisait honte, car j’étais dans les liens du mariage. J’ai une seule fois effectué la visite prénatale. Le médecin m’a suggéré de revenir, mais je n’y suis pas retournée», a-t-elle soutenu à voix basse. L’accusée de poursuivre : «Nuitamment, au moment des contractions, j’ai enfanté sans que personne ne s’en aperçoive. Le bébé était en vie et il a poussé des cris lorsqu’il est venu au monde. Je n’ai pas coupé le cordon ombilical et je ne lui ai rien fait d’autre. Je l’ai juste enveloppé dans le pagne et je l’ai abandonné là-bas. J’ai eu une hémorragie et c’est là que ma mère m’a accompagnée à l’hôpital après l’accouchement. Vraiment, je regrette tout ceci», conclut-elle.

Le procureur : «Elle devrait être poursuivie pour adultère et infanticide»

Dans tous ses états, le procureur n’a pas été tendre avec l’accusée : «Aida Mbodji devrait être poursuivie pour deux délits que sont l’adultère et l’infanticide, car il a trompé son époux. Aussi, je demande qu’elle soit condamnée à 10 ans de travaux forcés».
Pour sa part, Me Amadou Sow de la défense souhaite que le tribunal applique une peine clémente à l’encontre de Aida Mbodji en cette période de ramadan, afin qu’elle retrouve rapidement les siens. Selon lui, une circonstance atténuante peut être accordée à sa cliente, vu qu’elle a, depuis l’enquête préliminaire, reconnu les faits. La mise en cause sera fixée sur son sort le 20 juin prochain.

Fatou Diouf (Stagiaire)

jotay.net

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici