Le passeport africain a été adopté à Kigali au Rwanda à l’occasion du 27ème sommet de l’Union africaine qui se déroule à Kigali (Rwanda) les 17 et 18 juillet. Une remise symbolique a été faite aux Chefs d’Etat et diplomates et représentants d’institutions africaines.Ce grand bond en avant est salué par de nombreux observateurs dont africains. C’est le cas d’Alioune Tine. Le directeur directeur du bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique centrale et de l’Ouest magnifie ce progrès. Selon lui, cet acte “accompli” pourrait constituer un pas d’Hercule vers un Etat africain fédéré.
“De mon point de vue ce symbole n’est pas anodin et le pas accompli vers ce rêve qui pourrait être un État africain fédéré”, souligne Alioune Tine dans un entretien avec Senego.
Cependant, le pionner de la Société civile sénégalaise rappelle aux dirigeants que les urgences sont nombreuses et qu’il faut s’y atteler vite pour sortir le continent du gouffre. “Il y a beaucoup d’urgences avec une géopolitique africaine fortement marquée par la terreur, la violence des conflits et de crises récurrentes avec des milliers de morts, de réfugiés et de personnes déplacées, des vies en ruines, des destins détruits. Il y a d’autres urgences avec une jeunesse qui ne voit pas clair dans son avenir et qui est tentée par toutes sortes de radicalisme. Il y a urgence à lutter contre l’impunité; ce cancer qui détruit les sociétés et les institutions qui plonge l’Union africaine (Ua) dans des impasses judiciaires, morales et politiques. Sortir de la Cpi sans alternative pour traiter les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et le génocide c’est encore des impasses. Il y a urgence, enfin, à combattre résolument la prédation des ressources nationales, la corruption des ressources formidables qui non seulement profitent à d’autres mais deviennent de vraies malédictions qui sèment la mort et la désolation”, fait-il remarquer.
Toutefois, Alioune Tine affirme que “le passeport africain réalise un rêve d’unité et de solidarité pour affronter ensemble les défis et les résoudre ensemble”. “Je dis bien un rêve. Mais restons toujours éveillés”, lance-t-il.
