GUINNEE : Accusé de fomenter un coup d’Etat, Cellou Dalein Diallo assène ses vérités

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En marge de la conférence de presse des leaders de l’opposition guinéenne, le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a répondu aux accusations du RPG Arc-en-ciel, parti au pouvoir.

«La déclaration du RPG n’est que le résultat d’une panique. Ces genres de déclaration sont bien connus dans ce pays. L’utilisation du complot pour intimider et réprimer les opposants potentiels ou réels », a-t-il déclaré. «Nous avons dit que nous faisons une manifestation pacifique. Pour notre manifestation nous allons écrire à l’autorité municipale, organiser la marche sur le parcours prévu conformément aux dispositions de la Constitution et des autres lois de la République.  C’est un complot ça ? »

Dans sa déclaration du mercredi 13 juillet, le RPG Arc-en-ciel s’est fondé, entre autres, sur des propos que le président de l’UFDG. Sur ce point, Cellou précise, puisque son discours tenu là n’a rien de violent : « […] Et dans le discours de Matoto, j’ai insisté sur le caractère pacifique de la manifestation. J’ai invité tous les militants et sympathisants de l’UFDG qui étaient là à faire preuve de retenue et de discipline. »

Pour appuyer son argumentation sur son fondement aux valeurs démocratiques et républicaines, Cellou Dalein Diallo prend l’exemple d’une initiative de mise en accusation du président de la République déposée au bureau du président de l’Assemblée nationale :

«Actuellement, à l’initiative de l’honorable Jean Marc Telliano, une mise en accusation du Chef de l’Etat a été préparée et déposée au président de l’Assemblée. Parce que la Constitution dit que si le président de la République viole la loi,  l’on doit le mettre en accusation et pour ce faire il faut douze députés (10% des membres de l’Assemblée) pour signer ça et mettre le président en accusation et en citant toutes les violations de la Constitution et des lois. C’est ce que la loi a prévu. On a fait ça à l’Assemblée nationale. Ça a été déposé au président de l’Assemblée. Ça va prospérer ou non, c’est ce que la loi dit. On dit que le président n’a pas respecté la Constitution, telle loi ou telle loi. On est passés par la voie légale. Si 69 députés sont d’accord, naturellement, il va suspendre ses activités en attendant que la Cour de justice statue et le président de l’Assemblée assure l’intérim. C’est ce que notre loi dit. Elle peut être bonne ou mauvaise. Donc nous prendre pour des putschistes, c’est toujours trouver les moyens d’intimider. Mais ça ne nous intimide pas. Nous faisons les choses légalement. »

Plus loin, le président de l’UFDG rappelle la reprise des propos qu’il a tenus il y a de cela trois ans : « Lorsqu’ils (le RPG Arc-en-ciel, ndlr) se retrouvent, ils disent que c’est un coup d’Etat. Ils rappellent des propos que j’ai tenus en 2013 lorsque j’ai dit ‘’est-ce que vous êtes prêts de mourir pour la démocratie, pour vos libertés, vos droits ?’’ on coupe le reste

C’est, a-t-il poursuivi, ce qui s’est passé aussi lors de la présidentielle 2015 où ses propos auraient été déformés pour l’accuser de vouloir appeler à une guerre civile.

« […] On rappelle ça depuis lors, comme ils l’ont fait  à l’occasion de l’élection présidentielle. Lorsque j’ai remercié les enfants en pular pour leur dire de rentrer, parce qu’après la rentrée du 8 octobre, on a déversé des loubards tout le long de ma concession et ils ont commencé à lapider la maison. Les jeunes de l’Axe (les jeunes se trouvant le long de la route Le Prince, ndlr) sont venus me protéger. Ils sont restés vendredi, samedi et dimanche je leur dit d’aller voter et de se tenir prêts. Ils m’ont dit de ne pas avoir peur. Je leur ai dit que je n’ai pas peur, puisque l’homme ne meurt qu’une fois, lorsque Dieu l’aura décidé. Alors ils ont transformé ça. Ils ont traduit ce qu’ils ont voulu et envoyé ça à tous les diplomates, y compris la CPI, que je suis en train de demander la guerre civile et surtout que je parlais en pular. Alors c’est aujourd’hui encore on sort pour dire qu’il a dit ça tel jour », a-t-il rappelé, avant de réaffirmer sa volonté de mener son combat de façon démocratique : «Cela ne fait ni froid ni chaud. Je suis quelqu’un qui a choisi la conquête du pouvoir par la voie démocratique. C’est une campagne d’intimidation. »

Puis, il révèle que  certains membres du parti au pouvoir avaient émis l’idée de le mettre aux arrêts. C’est cette idée qui, selon lui, serait en train d’être réactualisée.

«Déjà, a-t-il dit,  au cours d’une réunion du RPG, quelqu’un avait décidé de me faire arrêter parce que je serais en train de saboter le deuxième mandant comme je l’aurais fait pour le premier. Et que si on me laisse faire ça ne marchera pas et qu’ils ne pourront rien faire au deuxième mandant. Donc qu’il fallait demander au procureur de me faire arrêter. Peut-être que c’est dans ce processus qu’ils sont, mais moi ça ne me fait rien. »

 

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