La dernière tentative désespérée de Sonko…Macky doit éviter le piège
Les choses se corsent pour Ousmane Sonko. A une douzaine de mois de la présidentielle de 2024, le leader du parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) est pris en tenaille. Deux procès risquent de freiner l’ascension de la bête noire du président Macky Sall. Pour éviter de rejoindre la longue liste d’adversaires neutralisés par le pouvoir, le maire de Ziguinchor a enfilé sa tenue de combat pour un dernier acte de bravoure. Ce chemin pris par Sonko ne sera pas sans conséquences si le chef de l’Etat entre dans la danse. Le locataire du Palais doit éviter le piège tendu par l’opposition.
Le meeting tenu ce week-end a permis aux sénégalais de découvrir un nouveau visage de l’homme que Adji Sarr accuse de viols et menaces de mort. En tenu de combat de couleur verte, Ousmane Sonko a sorti les crocs pour lancer sa résistance. Désormais plus rien ne peut le faire reculer. Si on en croit le maire de Ziguinchor, il a déjà fait son testament. En d’autres termes, Sonko est prêt à l’affrontement final. Lui qui ne rêve que de rééditer le coup de mars 2021 risque d’être bien servi. Le patriote en chef et ses partisans ne veulent pas entendre parler de procès. Alors que tous les leviers sont activés pour envoyer Sonko devant le tribunal.
Cette voie prise par le PROS (Président Ousmane Sonko) n’est pas des meilleures. Et lui-même le sait. Mais Sonko n’a que les muscles pour argumenter. La force de la rue semble lui être montée par la tête. Mais appeler à la résistance serait la plus grosse bêtise du maire de Ziguinchor vu la situation actuelle. Le leader de Pastef risque de conduire les jeunes à l’abattoir. Car depuis mars 2021, Macky Sall est prêt à faire respecter l’Etat de droit. En poussant les jeunes à mourir, Sonko risque de corser sa situation judiciaire.
Si l’Etat n’a pas pu faire tomber Ousmane Sonko pour appel à l’insurrection en mars 2021, il pourrait le faire aujourd’hui. Il suffit juste que Sonko lance la vague meurtrière. Et ce sera fini pour lui. Car le régime de Macky ne laissera pas la même chose se produire deux fois. Mais Sonko n’en a cure. Tout ce qu’il veut, c’est éviter d’aller au Tribunal. Et cela risque d’être l’élément déclencheur de la révolte des patriotes qui se trament depuis la révolution ratée il y a deux ans. Sonko a peur et compte sur la rue pour se tirer d’affaires. Alors il incombe au régime de ne pas jouer le jeu des pyromanes…
Tous les analystes sont unanimes : le contexte actuel est défavorable au président. Pousser les patriotes à se révolter pourrait avoir des répercussions sur les sénégalais. Le prix des denrées flambe, le prix du carburant a pris l’ascenseur, la question du troisième mandat est devenue un véritable problème. Ce cocktail molotov pourrait plonger le pays dans les émeutes de 2021. D’ailleurs, le patriote en chef semble profiter de cette situation pour lancer sa révolte. Et si Macky le suit, il aura affaire aux sénégalais étranglés par le coût dur de la vie.
Quand la révolution de Sonko sera en marche, elle fera couler beaucoup de sang. Si le patriote en chef n’a toujours pas encore compris la sacralité de la vie, Macky Sall ne doit pas tirer sur la gâchette. En envoyant Sonko en prison, le pouvoir aura certes réussi à écarter un adversaire encombrant. Mais, il aura les mains tachetées de sang tout comme le leader de Yewwi qui commande ce navire fou. Aucune révolution, aucune politique ne vaut la vie d’un seul sénégalais. Et si Sonko avait compris la parole de Serigne Mountakha, il aurait engagé le combat autrement.
Macky Sall et Ousmane Sonko sont déterminés à livrer leur dernier combat. Cette bataille risque de faire plus de victimes que mars 2021. Les jeunes doivent prendre conscience de leurs actes et ne pas tomber dans le piège des politiques. Le chef de l’Etat partira par A ou par B. Alors il ne sert à rien de transformer le pays en champ de bataille qu’on risque de reconstruire à nos frais. Ousmane Sonko doit revenir à la raison. Être président ne doit pas le pousser à sacrifier la vie des jeunes qui nourrissent un grand espoir en lui. Mais Macky Sall doit aussi savoir qu’un pays ne se gouverne pas par la force et les combines politiques.