2 ans de prison requis contre Toussaint Manga et Cie

Le Procureur ne doute pas de la culpabilité de Toussaint Manga, Cheikh Sène, Moussa Mané, Serigne Abo Mbacké Thiam et Abdourahmane Ly. Ils ont été jugés, ce jeudi, devant le tribunal de grande instance de Dakar statuant en matière correctionnelle, pour les infractions de “rassemblement illicite ayant causé des violences aux personnes, destruction de biens, coups et blessures volontaires, vol, dégradation de biens appartenant à l’Etat”. 

Convaincu de la culpabilité du patron de l’Union des jeunesses travaillistes libérales (Ujtl) et ses co-prévenus, le Procureur a requis contre eux 2 ans dont un an ferme et une amende d’un million pour le rassemblement illicite. Pour la destruction de biens appartenant à autrui, le Procureur a requis à leur encontre un an assorti du sursis et une amende de 500. 000 Fcfa. Une peine de 6 mois assortis du sursis a également été demandé contre eux pour l’infraction de violences et voies de fait.

Le “maitre des poursuites” a terminé son réquisitoire en demandant au juge d’ordonner la confusion des peines. Une disposition du code de procédure pénale (article 5) qui empêche les peines de se cumuler les unes après les autres. Ce qui veut dire que la peine la plus lourde sera seulement appliquée aux prévenus en cas de condamnation.

Il faut souligner que les mis en cause ont, auparavant, contesté vigoureusement les charges retenues contre eux.
Toussaint Manga dit n’avoir rien à se reprocher dans ce dossier. «Je n’ai rien gâté. Il y’a eu des échanges de projectiles. Je n’ai commis, dans cette affaire, aucun fait condamnable. J’ai connu certains de mes co-prévenus en prison», a-t-il dit. Il ajoute avoir été chez Me Abdoulaye Wade le jour des faits, mais dit n’avoir pas manifesté, encore moins participé à des actes de sabotage.

«Je fais partie de ceux qui ont jeté des pierres aux policiers»

Cheikh Sène, lui, a soutenu qu’il n’est pas un militant du Pds, mais plutôt un taximan. On l’accuse d’avoir fait du tort à Diégane Sène. Ce qu’il nie. «Je marchais lorsque je suis tombé sur un vieux dont les biens ont été endommagés. Il avait par dévers lui un gourdin. Je l’ai calmé et j’ai pu récupérer le gourdin. On était devant son magasin. Nous n’étions pas seuls. J’étais avec d’autres personnes. Et c’est en ce moment que la police est arrivée. Me surprenant avec un gourdin à la main, la police m’a arrêté, alors que je revenais de mon lieu de travail», se défend-t-il.

Moussa Mané, lui, dit être un retraité de Dakar Dem Dikk (Ddd). Il déclare qu’il revenait de l’hôpital de Fann. «J’ai été arrêté aux alentours du ministère de la Santé (Fann) vers 13 h. C’est un policier qui m’a arrêté après m’avoir indiqué une dame qui m’accusait d’avoir détruit sa caméra. Ce qui est faux», dit-il. Il est, en effet, accusé d’avoir cassé la caméra d’une reporter. Ce qu’il conteste.

Quant à Serigne Abo Mbacké Thiam, étudiant à la faculté de droit, il dit avoir été chez les Wade, mais sans participer à une quelconque marche. «On avait appris, Abdourahmane Ly et moi, par la radio, que Wade allait faire une déclaration à son domicile. Nous y sommes allés. Nous avons entendu des grenades lacrymogènes éclater. Devant cette situation de sauve-qui-peut, je me suis retrouvé à la zone A dans une maison. C’est là où des policiers nous ont trouvé. Nous avons été acheminés au commissariat du Point E avant d’être transférés au Commissariat central. C’est dans le journal que j’ai appris qu’il y avait des destructions de biens appartenant à autrui.

Des 5 prévenus ayant comparu, seul Abdourahman Ly a reconnu avoir participé aux manifestations. «J’avoue que j’ai manifesté. J’ai été de ceux qui ont jeté des pierres aux policiers, mais je n’ai atteint aucune cible. On portait la réplique aux policiers qui nous versaient de l’eau chaude», reconnaît-il.

Rappelons que cette affaire résulte d’une décision de la Crei contre Karim Wade que les militants du Pds n’ont pas aimé. Ils avaient ainsi investi la rue et certains d’entre eux avaient été arrêtés et placés sous mandat de dépôt. Ils ont fait onze mois de prison avant de bénéficier d’une liberté provisoire. Tous ont comparu à l’exception de la dame Fatou Ndao.

 

Auteur: Youssoupha MINE – Seneweb.com

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