Cette politique sécuritaire renforce le discours présidentiel sur les menaces terroristes dont l‘écho n’a pas encore obtenu le consensus national sur la question. Lors du Forum sur la paix et sécurité tenu à Dakar, le chef de l’Etat avait discouru sur la nécessité d’interdire la burqa, qui est devenue une arme djihadiste. Le lendemain, il avait rendu plus explicites ses propos en empruntant la rhétorique américaine de la guerre du bien contre le mal pour justifier la nécessité de se mettre en ordre de bataille.
Bien sûr, le travail des services de renseignement, qui disposent de moyens limités, porte des résultats qui imposent aux autorités de prendre cette question très au sérieux. La Division des investigations criminelles (Dic) et la Section de recherches de la gendarmerie, qui sont à la pointe de ce combat, ont arrêté plusieurs imams radicaux qui auraient des liens avec les milieux djihadistes. Sur les réseaux sociaux, des Sénégalais, combattants dans les rangs de l’Etat islamique en Syrte, ont poussé les plus sceptiques à admettre que Daesh recrute dans tous les pays.
Aujourd’hui, le monde repense sa politique sécuritaire. Frappée la semaine dernière par de terribles attentats, qui ont fait 132 morts, la France a décidé de renforcer ses effectifs militaires pour traquer l’invisible ennemi sur ses terres en Syrie. François Hollande a annoncé un recrutement de 11 mille militaires qui s’effectuera sur trois ans. Ce qui constitue une première depuis la fin de la guerre d’Algérie.
Dès son arrivée au pouvoir, le Président Sall a monté un programme d’équipement de l’Armée sénégalaise, qui a réceptionné des patrouilleurs. Sans oublier les drones. Il aussi a commandé des avions de chasse. Evidemment, ces acquisitions d’équipements militaires ne sont pas considérées comme une course à l’armement. Mais, une exigence pour sécuriser le territoire national qui s’ouvre sur des foyers où sévissent des djihadistes notamment à sa frontière malienne.
avec Le quotidien