Premier mois de Donald Trump : qu’avait fait Obama à la même période?

Le premier mois au pouvoir de Donald Trump a été dense : les polémiques se sont succédé pour le nouveau président des Etats-Unis. Le JDD a comparé ce début de mandat avec celui de Barack Obama en 2008.

© Fournis par JDDDonald Trump et Barack Obama lors de leur investiture respective. (Reuters)

Nominations du gouvernement : des confirmations qui se font attendre pour Donald Trump

En un mois à la Maison-Blanche, Donald Trump a déjà subi deux échecs cuisants pour la nomination des membres de son gouvernement. Les ennuis commencent début février avec la révélation par la presse américaine, après enquête du FBI, de liens pré-électoraux entre le conseiller américain ) la scurité intérieure et l’ambarssadeur russe aux Etats-Unis. Les discussions entre les deux hommes auraient rendu Michael Flynn potentiellement vulnérable à un chantage de la part de Moscou. L’ancien militaire démissionne le 13 février.

Deux jours plus tard, il est suivi par Andrew Puzder, candidat au secrétariat au Travail. Cette fois, ce sont des révélations sur l’emploi non déclaré de sa femme de ménage qui l’obligent à se retirer.

Lors de sa première victoire en 2008, Barack Obama avait, de son côté, réussi à faire valider six membres de son gouvernement dès le premier jour de son mandat effectif, alors qu’il a fallu plus de deux semaines à Donald Trump pour y parvenir, et souvent à de courtes majorités. La nomination de la ministre de l’Education Betsy DeVos, après une audition au Sénat catastrophique, a même nécessité le vote du vice-président pour être validée, une situation inédite dans l’histoire des Etats-Unis.

Seulement 14 sur 549 positions clés ont jusqu’à présent été confirmées. Pour le président, ce sont les parlementaires démocrates qui, en faisant obstruction, sont la cause de ce retard.

Deux présidents qui affirment une volonté de changement

Deux jours après son arrivée au pouvoir début 2009, Barack Obama marque une rupture symbolique avec son prédécesseur : il signe le décret ordonnant la fermeture de la prison controversée de Guantanamo, créé par George W. Bush. Une décision qui ne sera finalement jamais actée pour des questions juridiques et qui restera un des échecs de sa présidence.

Autres signes d’une volonté de changement de politique, la promulgation d’une loi sur l’égalité de salaires hommes-femmes et ses mesures environnementales. Réduction des émissions de gaz à effet de serre et baisse de la dépendance énergétique du pays sont alors au programme.

Avec Donald Trump en revanche, la question écologique est mise de côté. La construction de l’oléoduc au Dakota et de celui dit de Keystone XL, entre le Canada et les Etats-Unis, suspendus par Barack Obama pour des raisons environnementales, sont relancés.

D’autres mesures emblématiques de la présidence Obama sont aussi immédiatement remises en cause par le nouveau président. Surnommée l’Obamacare, la loi phare de l’ancien sénateur de l’Illinois qui étend l’accès à une assistance de santé est annulée, provoquant un tollé chez les démocrates. L’ancien homme d’affaires s’attire également les foudres de ses opposants avec la suppression des aides aux ONG étrangères favorables à l’avortement et surtout avec l’interdiction provisoire d’entrée sur le territoire des ressortissants issus de sept pays à majorité musulmane, une décision retoquée par la Cour fédérale d’appel de San Francisco qui l’a jugée anticonstitutionnelle. Le président devrait cependant en proposer bientôt une version remaniée.

Tentatives d’apaisement contre menaces de crises diplomatiques

Des difficultés juridiques reflètent les tensions qu’a provoquées l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche. Après une investiture qui n’a pas attiré la foule espérée, les manifestations se sont succédé quotidiennement ces dernières semaines dans de nombreuses villes américaines pour s’opposer à ses premières mesures.

Crédité début février du soutien de seulement 39% de la population, selon un sondage de la chaîne CBS, Donald Trump détient la pire cote jamais enregistrée pour un jeune président élu. Des chiffres qui reflètent surtout une profonde division au sein de la population, puisque ses supporteurs affirment toujours approuver fortement sa politique.

En pleine période de crise économique en janvier 2009, Barack Obama bénéficie pourtant d’une popularité exceptionnelle avec 79% de satisfaits. Un succès qui dépasse les frontières américaines et en fait le dirigeant le plus populaire à l’époque. Sa main tendue vers le monde musulman, « les Américains ne sont pas vos ennemis », déclare-t-il à une chaîne saoudienne six jours après son élection, marque une rupture de ton avec George W. Bush et un espoir d’adoucissement des relations diplomatiques entre les deux régions.

A sa place dans le bureau ovale, Donald Trump multiplie au contraire les déclarations provocatrices. Sa première rencontre officielle avec le président du Mexique est annulée par ce dernier, car Enrique Peña Nieto ne voulait pas entendre parler de  la construction d’un mur entre Mexique et Etats-Unis. « Moi, je vous le dis, il y aura un paiement », affirme-t-il à la chaîne ABC en visant son voisin.

Tensions aussi du côté de Pékin, depuis que le président américain a remis en question la politique de la Chine unique, qui ne reconnaît pas l’indépendance de Taïwan. Il menace également le géant asiatique d’une augmentation de la taxation de ses exports à hauteur de 45%. Sans compter ses critiques à l’égard de l’Otan (Organisation du Traité Atlantique Nord) qu’il considère « obsolète » et son affirmation d’une désintégration prochaine de l’Union européenne. Parlant d’abord à ce sujet du « succès » du Brexit, il est depuis en partie revenu sur ses propos.

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