Joseph Antoine Bell: “Dans les années 80 et 90, il est rare de voir les gardiens africains jouer en Europe”

L’ancien gardien de but des Lions Indomptables du Cameroun, Joseph Antoine Bell, dit se réjouir de la présence de plus en plus visible selon lui des gardiens africains ou d’origine africaine dans les buts des clubs français, signe à ses yeux d’un changement de mentalités.

Je peux vous assurer que dans les années 80 et 90, il est rare de voir les gardiens africains jouer dans des clubs français“, a rappelé Bell, qui a porté les couleurs de l’Olympique de Marseille (France) de 1985-1988, dans un entretien avec l’agence de presse sénégalaise.

Il faut être 4 fois plus fort que ton coéquipier français tout simplement, pour que tu puisses jouer“, a souligné l’ancien portier camerounais qui, après l’OM, a évolué à Toulon (1988-1989), à Bordeaux (1989-1991) et à Saint-Etienne (1991-1994).

Actuellement, on voit que des clubs français font confiance aux gardiens africains ou d’origine africaine en titulaire ou même remplaçant“, a souligné Joseph Antoine Bell, citant notamment Bingourou Camara (Strasbourg) et Mamadou Samassa (Troyes).

S’y ajoute qu’il y a “ceux qui entrent en cours de jeu“, comme le jeune Seydou Sy dans les buts de l’AS Monaco contre Lyon, dimanche dernier, note l’ancien portier international.

Dans les années 80, les clubs européens font difficilement confiance à un portier africain dans leurs caisses, comme on appelait les buts de notre temps“, a-t-il dit, évoquant “beaucoup de préjugés” à ce niveau.

Selon lui, certains “pensaient que les joueurs ne pouvaient pas avoir une concentration capable de leur permettre de jouer dans les buts“, même si “beaucoup d’eau a coulé sous les ponts“.

Dans les 1980-90, “il y a certains qui pensaient parfois à juste raison que les gardiens de but africains n’avaient pas une bonne formation“, a insisté Joseph Antoine Bell.

Il est vrai qu’il y avait peu de structures de formation pour les gardiens de but, un poste éminemment technique contrairement à ce que certains pensent“, a-t-il retenu.

Au fond, la génération actuelle “est tombée au bon moment, tant mieux pour eux“, a conclu le chroniqueur camerounais, consultant pour Radio France internationale (RFI).

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