Incendie et coups mortels: Quand les malades mentaux sèment la terreur

L’incendie qui a causé la mort de cinq personnes d’une même famille  est mis à l’actif d’un malade mental. Presque au même moment, à Keur Massar, un autre déficient mental s’en prenait à son frère qu’il a fini par tuer. Pourtant, ce n’est pas la première fois que des malades mentaux tuent des personnes dans les rues de la capitale. Et même dans les régions.

Ces drames se répètent sans que les autorités en charge de ces questions ne prennent des mesures qui s’imposent. On se souvient de la gamine Ndèye Selbé Diouf qui a été froidement assassinée en octobre 2008, au quartier Darou Salam II de Sahm Notaire. Elle a été tuée par un malade mental du nom de Lahat qui, par la suite, a été lynché à mort par les riverains. Cette affaire, on se le rappelle, a suscité à l’époque une vive réaction des acteurs non-étatiques, au sujet de la prise en charge sanitaire des déficients mentaux. Mais l’initiative n’a pas été suivie d’effets car la même pratique s’est poursuivie durant les années suivantes. C’est ainsi que Maïmouna Dione, habitante de Pikine Guinaw-rails Sud, a été aussi tuée, décapitée et découpée en morceau par un malade mental de nationalité guinéenne, en 2009. L’auteur des faits, Mamou Diaby, sera condamné à la perpétuité, en 2016, par la Chambre criminelle de Dakar (ex Cour d’assises). Lors de son procès, la thèse de la démence avancée par ses avocats a vite été écartée par le juge, au motif qu’aucun document médical prouvant son état de démence n’a été versé dans le dossier.

La série noire s’est poursuivie en 2012. Mamadou Traoré, présenté comme un déficient mental, a tenté de tuer sa mère à Djiddah-Thiaroye-Kaw. De plus, l’Association sénégalaise pour le suivi et l’assistance aux malades mentaux (Assam) que dirige Ansoumana Dione est pourtant montée au créneau à maintes reprises, pour dénoncer cette forme de négligence des autorités étatiques. Mais toutes ces nombreuses alertes semblent être tombées dans l’oreille d’un sourd. La prise en charge adéquate de cette couche sociale vulnérable fait toujours défaut. La série noire se poursuit. Et la liste n’est pas exhaustive.

 

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