Cameroun : le correspondant de RFI Ahmed Abba condamné à 10 ans de prison

Le correspondant de RFI au Cameroun, Ahmed Abba, a été condamné lundi à 10 ans de prison par le tribunal militaire de Yaoundé. La radio s’est dite « consternée » par cette décision « incompréhensible », mettant à mal « la liberté d’informer.

Le correspondant de RFI au Cameroun, Ahmed Abba, a été condamné lundi 24 avril à 10 ans de prison ferme pour « non-dénonciation d’actes de terrorisme et blanchiment d’actes de terrorisme » par le tribunal militaire de Yaoundé.

Le journaliste est condamné à « 10 ans de prison ferme avec mandat d’arrêt à l’audience (…) et à verser 55 726 325 francs CFA » (environ 85 000 euros), a déclaré le président du tribunal, précisant qu’il pourrait faire cinq ans de prison supplémentaires en cas de non-paiement de l’amende.

« Ahmed Abba est déclaré non coupable d’apologie du terrorisme, coupable des faits de non-dénonciation d’actes de terrorisme, et blanchiment d’actes de terrorisme », a-t-il dit.

Le verdict a été annoncé lundi à 17 h 30 GMT après avoir été reporté de quatre jours au dernier jour du procès du correspondant de Radio France Internationale en langue haoussa.

Les avocats d’Ahmed Abba ont fait appel de cette décision.

« C’est la liberté d’informer et d’être informé qui est mise en cause »

Dans un communiqué lundi soir, RFI a jugé cette décision « incompréhensible » et s’est dite « consternée par le verdict du tribunal militaire de Yaoundé ».

Correspondant dans le nord du Cameroun, cible des attentats de Boko Haram, Ahmed Abba avait été arrêté fin juillet 2015 à Maroua, dans l’extrême nord du pays.

« L’accusation d »apologie du terrorisme’ avait été écartée en raison des preuves irréfutables fournies par RFI (la traduction de l’ensemble des productions d’Ahmed Abba sur son antenne en haoussa) », explique la radio dans ce communiqué.

« Alors qu’aucune preuve n’a été apportée au dossier, cette condamnation est celle d’un journaliste qui n’a fait qu’exercer son métier. Au-delà de la condamnation d’Ahmed Abba, c’est la liberté d’informer et d’être informé qui est mise en cause. RFI en appelle à la mobilisation générale de tous ceux qui dans le monde se battent pour défendre ce droit fondamental », insiste RFI.

Avec AFP

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