Le directeur général du Groupe futurs medias, Mamadou Ibra Kane, et le patron de Benja Sa, Amadou Issa Kane, étaient jugés hier, mardi 22 novembre, pour les délits d’association de malfaiteurs et escroquerie. Ils sont poursuivis par Yakhoub Fall, gagnant du jeu « Clé du bonheur » diffusé sur la Tfm et dont le sponsor principal était la société immobilière Benja.
Le plaignant réclame l’appartement qu’on lui avait promis dans le cadre du jeu, un F3 de 106 mètres carrés. Il attend depuis trois ans.
C’est un jour du mois d’août 2013 que Yakhoub Fall a été déclaré, devant huissier, heureux gagnant du concours. Lors de la cérémonie de remise du gros lot, Benja donne des clés au vainqueur en lui signifiant que c’était celles de son appartement.
Le 17 mars 2014, une attestation de propriété est remise à Yakhoub, qui se retrouve désormais officiellement propriétaire d’un appartement de la Cité Tobago sur la Vdn. Mais malgré ces formalités, Benja serait repassé pour récupérer les clés remises au gagnant.
Ce dernier, commençant à s’impatienter, met la pression sur la direction de Gfm. Il menace de saisir la justice.
La direction du groupe réagit. Le 3 novembre 2014, le directeur général, Mamadou Ibra Kane, prend sa plume : « Après trois mois rencontres organisées par le département Sav (Service après-vente), entre le gagnant et votre département et après plusieurs promesses de livraison faites par vous, le gagnant n’a toujours pas reçu son gain. Ce dernier nous relance sans cesse et menace même de porter l’affaire devant les tribunaux et dans les medias. Nous vous prions de bien nous édifier sur la date de livraison de l’appartement et du bon d’ameublement, car le non-respect de cet engagement pourrait nuire véritablement à l’image et à la crédibilité de nos structures. »
Quinze réunions plus tard, rien. Selon l’avocat de Gfm, Me Baboucar Cissé, Benja ne réagit pas dans le sens souhaité par son partenaire. Pis, rapporte la robe noire, il change de ton : « Benja dit que c’était un terrain vierge. Ce qui est faux. On voit qu’il y a des appartements. (…) Le tribunal n’a qu’à astreindre Benja à payer 10 millions par jour de retard. Comme ça, il va se débrouiller à livrer l’appartement. »
Plaidant sa cause, la défense a d’abord soulevé des exceptions. Soulignant, notamment, que l’affaire, jugée devant une juridiction pénale, aurait dû l’être au civil. Et s’engouffrant dans la brèche offerte par la partie civile, qui indique n’avoir pas traité avec Benja, mais plutôt avec Gfm, un des avocats défenseurs, Me Bathily, souligne : « Benja est un sponsor dans un jeu et l’ensemble des lots a été remis. Et le jour où le projet sera fini, il va récupérer son appartement. »
Pour sa part, l’avocat du plaignant a réclamé 50 millions en guise de réparation.
Le procureur a requis l’application de la loi. Verdict : le 27 décembre prochain.