Pour la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (Pse), le président Macky Sall avait, le 24 février 2014, engagé un challenge historique. Immédiatement voué aux gémonies par une foule de sceptiques, voire de détracteurs : aller à Paris pour exposer aux bailleurs de fonds réunis en Groupe consultatif, la pertinence et la portée révolutionnaire du Plan qu’il avait architecturé pour porter la plus noble des ambitions : développer le Sénégal et offrir aux siens l’opportunité d’un devenir meilleur.
La finalité revenant, pour Macky Sall et le Sénégal, à convaincre les partenaires techniques et financiers (Ptf) à s’engager, à leurs côtés, en contribuant financièrement à la concrétisation du premier et plus important échelon du Pse : le Programme d’action prioritaire (Pap) 2014-2018, qui accusait un gap.
Macky Sall réussit au-delà des attentes et avec la manière à son oral de contrôle : vingt-quatre Ptf formulèrent, à Paris, des annonces de contributions portant sur trois mille sept cent vingt neuf milliards quatre cent dix millions (3 729 410 000 000) de francs Cfa. Un montant qui couvrait largement les besoins de financement du Pap 2014-2018.
Seulement, à l’époque, il n’avait pas manqué de voix, encore, pour douter de la volonté des Ptf de matérialiser leurs promesses. Ces dernières n’engageant que ceux qui croient à elles, comme dit l’adage, le Président Macky Sall a pris, encore, le parti d’y croire, convaincu que ses nouvelles offres politiques, sociales et économiques allaient solidement positionner le Sénégal comme un pays stable et sûr, à même de rassurer les investisseurs internationaux, comme vient de l’attester le Département d’Etat américain (lire Le Soleil du 22 février 2018).
Aujourd’hui, au quatrième anniversaire de la tenue de ce Groupe consultatif de Paris, le Président Macky Sall peut se glorifier d’avoir mieux fait que remporter son challenge : les mêmes Ptf ont matérialisé, presque tous, leurs engagements par la signature de deux-cent-quatorze (214) conventions de financement avec le gouvernement du Sénégal ; mieux, ils ont dépassé de presque mille milliards (précisément 880 847 445 038 FCfa) les annonces de contributions faites le 24 février 2014 à Paris. En effet, au 04 février dernier, le montant global desdites conventions s’élevait à quatre mille six cent dix milliards deux cent cinquante sept millions quatre cent quarante cinq mille trente huit (4 610 257 445 038) de francs Cfa. Soit un taux net de concrétisation de 124%.
Et cerise sur le gâteau, la capacité d’attraction du Sénégal aidant, aux vingt-quatre Ptf initiaux se sont joints onze autres bailleurs de fonds (la Chine, l’Inde, le Fonds mondial, la Turquie, le Fao, le Portugal, la Belgique, le Luxembourg, l’Autriche, le Fonds nordique de développement, l’Organisation internationale de la francophonie). Un rush qui a abouti à la signature de trente-deux conventions pour un montant de mille trois cent cinquante trois milliards quatre vingt quatorze millions (1 353 094 000 000) de francs Cfa.
Au total, du 24 février 2014 au 04 février 2018, le Sénégal a conclu deux cent quarante-six (246) conventions de financement avec les Ptf, pour un montant de cinq mille neuf cent soixante trois milliards trois cent cinquante deux millions (5 963 352 000 000) de francs Cfa dont : 4 610 257 000 000 de FCfa, provenant de Ptf initialement engagés ; 1 353 094 000 000 de FCfa obtenus de donateurs qui n’avaient manifesté aucune forme d’accord lors du Groupe consultatif.
Une manne financière considérable qui n’a pas servi à la consommation, comme à l’accoutumée sous nos tropiques, mais à bâtir ou à consolider des secteurs qui, sous tous les cieux, propulsent vers l’émergence : les infrastructures de transport, l’énergie, l’hydraulique et l’assainissement, l’agriculture, la santé et la protection sociale, l’éducation et la formation, à qui ont été dédiés plus de quatre-vingt pour cent (80%) de ces 5 963 milliards de FCfa.
En somme, osons le dire : avec le Président Macky Sall, l’antithèse des Cassandre et bavards, le Sénégal s’installe, avec assurance et modestie, dans la logique du «wax lu tutti, jëf lu bari» (ndlr : que l’action prime sur le bavardage)* !
Par Yakham Codou Ndendé Mbaye
lesoleil.sn