Le mouvement « Y en marre » est déterminé à traduire l’Etat du Sénégal devant la Cour de Justice de la CEDEAO, même si certains juristes doutent de la recevabilité de la plainte. Le mouvement citoyen a ainsi initié une sorte de collecte de plaintes où toutes les personnes qui n’ont pas reçu leur carte d’électeur à temps peuvent signer.
« On investit les quartiers, les rues, les marchés. On s’est déployés partout au Sénégal et dans la diaspora, on fait du porte à porte pour parler aux populations. En 7 jours, nous en sommes à plus de 8700 signature, 8000 physiques et 790 en ligne. Nous espérons atteindre 10 000 d’ici minuit », déclarait Thiat vendredi dernier. Sauf que là, il ne s’agit pas de spontanéité. C’est comme si on arrachait des signatures aux Sénégalais en se déplaçant jusque chez eux. Car, si vraiment les gens étaient intéressés, « Y en a marre » n’aurait pas besoin de se déplacer, ce sont les citoyens qui allaient les trouver pour signer.
« Nous allons continuer jusqu’à avoir la signature de toutes les personnes qui ont été privées de leur droit civique. Lorsqu’on aura fini de collecter toutes les plaintes, on les remettra à nos avocats qui se chargeront de la procédure juridique au Parquet de la Cedeao », a dit le rappeur qui estime le nombre de Sénégalais lésés à 500 000. « Y en a marre » dénonce une dépense de « 50 milliards de Fcfa pour la fabrication de cartes d’identité biométriques qui n’ont pas été délivrés aux citoyens sénégalais ». Sauf que les citoyens sénégalais sont en train de retirer tranquillement leurs cartes dans les préfectures et sous-préfectures. D’ailleurs, au rythme où vont les choses, les signataires risquent de recevoir leurs cartes avant même que la plainte ne soit déposée.
