L’administration américaine a annoncé lundi une nouvelle série de mesures pour limiter le programme de visas d’immigration de travail H-1B, surtout utilisé par les entreprises technologiques, afin de lutter contre les « abus » et les discriminations visant les travailleurs américains.
Le visa H-1B, qui s’applique aux scientifiques, ingénieurs, programmateurs informatiques et à certains emplois spécialisés, programme plébiscité par la Silicon Valley, est l’une des cibles du gouvernement de Donald Trump dans le cadre de sa lutte anti-immigration.
Les services de l’immigration (US Citizenship and Immigration Services, USCIS) ont assuré lundi qu’ils allaient prendre « de multiples mesures pour prévenir et détecter les fraudes et abus dans les visas H-1B ».
« Le programme de visa H-1B devrait aider les entreprises américaines à recruter des ressortissants étrangers hautement qualifiés lorsqu’il y a une pénurie de travailleurs qualifiés dans le pays », a estimé l’agence.
« Toutefois », explique l’USCIS, « de trop nombreux travailleurs américains qui sont qualifiés, volontaires et qui méritent de travailler dans ces domaines ont été ignorés ou injustement désavantagés ».
Dans la ligne de la politique de l' »Amérique d’abord » impulsée par le président américain, les services d’immigration affirment qu’ils vont adopter une « approche plus ciblée » dans leurs visites aux entreprises qui « abusent » du programme au détriment des Américains.
La semaine dernière déjà, la nouvelle administration avait émis des directives obligeant les employeurs à démontrer que les emplois qu’ils proposent, notamment dans la programmation informatique, requièrent des compétences spécifiques qui nécessitent l’embauche d’un travailleur étranger.
Lundi, le ministère de la Justice a également mis en garde les entreprises contre tout « détournement du visa H-1B dans le but de discriminer les travailleurs américains ».
Ces derniers « ne doivent pas être défavorisés et le ministère est pleinement déterminé à enquêter et à poursuivre » les entreprises qui contreviendraient aux nouvelles directives, a expliqué le ministre adjoint de la Justice, Tom Wheeler.
Les mesures annoncées lundi interviennent au moment où les Etats-Unis ouvrent l’attribution annuelle des quelque 85.000 visas H-1B qui s’arrachent chaque année par les sociétés spécialisées dans les nouvelles technologies.
Ce programme est dans le collimateur de Donald Trump, et le porte-parole de la Maison Blanche a laissé entendre que le président pourrait s’y attaquer dans le cadre d’une réforme plus large de l’immigration.