La Division spéciale de cybersécurité (DSC) a interpellé, entre le 14 et le 16 aout, sept individus dont deux filles mineures. Tous des enfants de VIP. La bande opérait avec minutie et professionnalisme pour voler des chèques et pirater des cartes bancaires. Le montant du préjudice a été évalué à plus d’une centaine de millions. Des faits corroborés par l’exploitation de leurs téléphones portables.
Le nommé Mouhamed Houda Mbengue a été le premier à être interpellé à Mbour, suite à un chèque de 1 million 900 mille qu’il tentait d’encaisser à la banque. Il a balancé les autres, à savoir Mouhamed Moustapha Diakhoumpa, Brou Jean-Marc Habib Anin, Ababacar Sadikh Seck, Amadou Diagne et deux mineures A. Y. K. et A. D.
Les deux dernières nommées ont déjà été jugées au tribunal des mineurs, mais ont comparu aux procès de leurs amis en qualité de témoins. Les cinq prévenus, eux, répondaient des charges d’association de malfaiteurs, tentative d’escroquerie, faux et usage de faux en écritures privées, tentative d’usage de chèque volé, tentative d’usage de carte bancaire obtenue frauduleusement, contre tous, et la détention de chanvre indien en vue de l’usage, imputée à A. Sadikh Seck.
À la barre, le dernier nommé a soutenu qu’il détenait deux chèques qui lui ont été remis par un certain K. Ba qu’il a connu via Facebook. Il lui aurait proposé de bosser ensemble pour se faire de l’argent facilement et qu’il était même venu jusqu’à Thiès pour les lui remettre.
“Il m’a avoué avoir soutiré ces chèques à son père et que tout ce que j’avais à faire, c’était de les encaisser à la banque. Ce jour-là, j’étais dans un magasin de téléphones portables et j’ai croisé M. H. Mbengue. Il m’a proposé de me mettre en rapport avec quelqu’un’’, a-t-il expliqué.
Ce quelqu’un était en fait Brou J.M. H. Anin qui devait l’aider à encaisser les chèques. Ce dernier a confessé son déplacement à Thiès pour récupérer lesdits chèques, mais a été alpagué avant de les encaisser.
Quant aux filles, A. Y. K. a témoigné avoir volé deux chèques à sa maman et les avoir remis à son petit ami Amadou Diagne pour faire la bringue, à l’occasion du 15 août.
Mais a ajouté qu’ils se sont rétractés et déchirés les chèques, de peur d’être pris. Alors que sa copine A. D. soutient qu’A. Y. K. lui a remis deux chèques ainsi que la pièce d’identité de sa maman. Elle atteste les avoir remis à son tour à M. H. Mbengue qui l’a convaincue avoir un ami qui allait l’aider pour les retraits.
Déclarations que M. H. Mbengue a reconnues partiellement, puisqu’il a attesté de l’origine frauduleuse des chèques.
Le parquet a requis 2 ans dont 3 mois ferme contre tous les prévenus. Là où Me Abdoulaye Tall, qui défendait les intérêts de M. H. Mbengue, a demandé au tribunal d’écarter l’association de malfaiteurs, et a plaidé la clémence.
Maitre Tall a plaidé que la société n’aurait aucun profit à ce que ces jeunes gens aillent en prison. Son confrère Me Fadel Diack, qui défend A. S. Seck, a regretté les épreuves physiques du BFEM que son client a raté. Maitre Jacques Faye a mis en avant les bonnes notes de son client B. J. M. H. Anin et Me Abdy Nar Ndiaye a soutenu que la tentative d’escroquerie n’est pas établie à l’encontre de A. Diagne, puisque le chèque n’a pas été présenté à la banque.
Au final, le tribunal a dispensé de peine ce dernier pour le délit de détention de chanvre indien. Il a été relaxé du délit d’association de malfaiteurs et a disqualifié les autres faits qui lui étaient reprochés en complicité. Il a été condamné à 2 ans avec sursis, au même titre que ses quatre co-prévenus reconnus comme auteurs principaux.
« EnQuête »