Voici pourquoi El Hadji Diouf n’a jamais réussi à Liverpool, comme Sadio Mané

Sama Yaye Sama Wëruwaay: Il aura fait rêver toute une génération. En 2002, notamment, qui n’a pas connu El Hadji Diouf, LA star sénégalaise ? Vous savez l’épopée de la fameuse équipe nationale du Sénégal qui avait battu la France championne du monde en titre en match d’ouverture de la coupe du monde, avant d’atteindre les quarts. La période qui a suivi, Dioufy comme certains le surnomment au Sénégal, voient les portes s’ouvrir en grand. Il rejoint ainsi Liverpool à l’issue du mondial contre 18,5 millions d’euros en provenance du Racing Club de Lens. On se dit alors que le nouveau numéro 9 des Reds va tout faire exploser. Que nenni ! El Hadji Diouf aura été l’ombre de lui-même dans ce club légendaire… Enfin en termes de statistiques. Car pour le chapitre frasques, il y en a eu. Entre des statistiques faibles, des problèmes extra sportifs et des différends avec celui qui fut capitaine et (toujours) légende du club, Steven Gerrard, El Hadji Diouf a laissé un mauvais souvenir du côté d’Andfield.

Deux saisons à vite oublier

C’est auréolé de deux titres de meilleur joueur africain, que Dioufy rejoint Liverpool. Sur le plan collectif, il termine dauphin de Lyon avec Lens mais brille de mille feux avec la sélection sénégalaise dans un parcours que l’on ne présente plus: finaliste de la CAN 2002 et quart de finaliste de la coupe du monde de la même année. A savoir que le club anglais a engagé le natif de Dakar avant même qu’il ne brille en coupe du monde. Un sacré coup réalisé par Gérard Houillier. Ou presque. Car ce transfert, El Hadji Diouf le doit à Roland Courbis. “Si je me suis retrouvé à Liverpool, c’est grâce à Roland qui avait dit à Gérard (Houllier), il y a un gamin qui va t’intéresser et je te dis, signe-le, il s’appelle El Hadji Diouf”. (Déclaration faite à RMC en 2016).
Sauf que ce que Courbis a dû oublier de dire à Houiller, c’est qu’il allait faire face à un gamin doté d’un fort caractère. Diouf plante deux buts pour son premier match (en amical certes mais enfin…!). Et montre déjà les prémices de la réputation de Bad boy qu’il va acquérir au fil du temps. “Gérard (Houllier) je lui en voulais beaucoup. Parce que comment il peut me titulariser pour mon premier match à Anfield, je marque deux buts contre Southampton, le match d’après je suis sur le banc ?”. Au sortir de ce match pourtant, le technicien français encensait le crack sénégalais: “ElHadji Diouf est spécial. Personne ici n’avait entendu parler de lui avant la coupe du monde, tout le monde le connaît maintenant ?” Tout le monde, sauf toi peut-être Gérard ? Pour sa première saison, Diouf inscrit 6 buts en 47 apparitions. Seulement ?? On parle bien d’El Hadji Diouf qui a été 2ème meilleur buteur des éliminatoires de la coupe du monde en zone Afrique ? Pas grave, l’on se dit alors peut-être que son manager l’utilise mal. Le poste de Diouf demeurait en effet énigmatique. Parfois en pointe, parfois sur les ailes, parfois au milieu. Mais dès sa seconde saison, ce fut la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Diouf ne goûte qu’à 33 matches sur l’ensemble de la saison et surtout ne marque aucun but à l’issue de l’exercice 2003/2004. Inadmissible pour un ballon d’or africain n’est-ce pas ? Pour cette saison, par contre, les causes sont bien connues. Ses relations avec Gérard Houllier se détériorent au point qu’il refuse de s’entraîner. Mais ce n’est pas tout. Un véritable malaise s’est installé dans le vestiaire. Imaginez-vous, un duel de titans. Des titants qui, pour ce coup, l’ont été dans un autre domaine que le football. Une haine tout bonnement viscérale règne entre les deux coéquipiers. De plus, Ces derniers n’hésitent pas à se donner en public en plein vestiaire, qui plus est devant les jeunes. “À la mi-temps d’un match de pré-saison, ils se battent dans le vestiaire. Imagine pour les petits jeunes, on arrive on est traumatisé. Ils se détestaient. Steven Gerrard insulte El-Hadji en anglais mais lui il ne pouvait pas répondre car il ne parlait pas bien anglais” (live Instagram). Face à ces difficultés à s’exprimer en anglais, El-Hadji Diouf a même demandé à son entraîneur, Gerard Houllier, de dire à cap’tain Steven tout ce qu’il pense de lui…

L’emblématique capitaine des Reds dira dans son autobiographie que Diouf est la pire recrue de l’histoire de Liverpool, loin devant Balotelli pour lequel il avait au moins un peu de respect. Diouf a répliqué en accusant Gerrard de raciste. « Il est de notoriété publique que Gerrard n’a jamais aimé le peuple noir. » Et en l’accusant d’être jaloux de sa carrière qu’il juge supérieure « Il n’a pas réalisé ce que j’ai fait dans le football… Partout quand je sors de mon pays, on me vénère, partout où il [Gerrard] va à l’extérieur de Liverpool, il est détesté. »

Invité de SFR Sports en novembre 2016, Diouf déclarait : “Le joueur, je le respecte. C’est un grand joueur. Mais l’homme et la personne non. Je le lui ai fait savoir. Pour moi, c’était un joueur comme tout le monde. Il devait se tenir bien, et jouer comme il savait le faire, mais ne pas aller en cachette vers l’entraîneur pour rapporter ce qui se passe dans le vestiaire. On a eu une explication de texte. Il sait depuis que moi, je ne mâche pas mes mots. Il ne me regardait pas dans les yeux, parce qu’il avait peur. Et il avait peur de m’adresser la parole”.
Diouf garde aussi en travers de la gorge les critiques formulées à son endroit par Gerrard dans son autobiographie, sortie il y a quelques mois. “Il m’a critiqué dans son livre parce que je lui ai tenu tête. Moi, quand j’étais arrivé à Liverpool, je lui ai montré qu’il n’était rien du tout. Je lui ai demandé : « Quelle grande compétition t’as joué et où les gens se rappellent de toi ? ». Ce n’était pas Zidane. Et quand je suis arrivé à Liverpool, c’est lui qui m’a demandé mon maillot, pas le contraire”.

Un autre coéquipier paye les frais du caractère d’El Hadj. Il s’agit de Jamie Carragher. Lui aussi, véritablement apprécié par les fans pour avoir intégré le club de Liverpool dès l’âge de 14 ans, après avoir, dans son enfance, soutenu le frère rival : Everton. Les deux n’ont eu de cesse de s’échanger des mots loin d’être sympas, par presse interposée. Jamie Carragher dira de lui plus tard que Diouf a été, à Liverpool, le partenaire qu’il a le plus détesté, Diouf répliquera en traitant Jamie Carragher de « loser ». Carragher réplique en signalant qu’il avait marqué plus de but pour Liverpool que Diouf alors qu’il évolue au poste de défenseur.

Deux saisons auront donc suffi pour que Diouf acquiert une image de « Bad Boy ». Il s’est rendu coupable de multiples crachats, d’insultes racistes supposées à un ramasseur de balle (suivant, selon lui, des actes racistes du public d’Everton), de bagarre dans une boîte de nuit ou encore, au Sénégal, de possibles violences et de sorties en boîte de nuit alors que l’équipe était en compétition. Outre ses relations négatives avec certaines personnes du club, Ses problèmes comportementaux : multiples crachats, insultes racistes supposées à un ramasseur de balle (suivant, selon lui, des actes racistes du public d’Everton), accident de voiture sans permis de conduire) et le fait que le nouvel entraîneur de Liverpool (Rafael Benítez) décide de ne pas le faire jouer, poussent l’encadrement des Reds à le prêter pour la saison 2004-2005 aux Bolton Wanderers. Heureusement, dans ce club il sauvera la face après avoir été élu meilleur joueur du club lors de la saison 2006 2007.

Et vous pensez-vous que Diouf a été victime d’injustice voire de racisme à Liverpool ? Si tel est le cas, Cela suffit-il pour justifier un passage conclu par un cuisant échec ? Venez en débattre avec nous en commentaires. n’hésitez pas à liker la vidéo et vous abonner si ce n’est déjà fait. A bientôt pour d’autres chroniques sportives !

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