Le président de la République, Macky Sall, a ouvert ses bras à la classe politique pour un dialogue national. Déjà, des partis comme le PDS ont listé leurs exigences après s’être montrés clairement sceptiques. D’autres partis lui ont emboîté le pas. Toutefois, parmi les premières réactions suscitées par cet appel, celle du leader du Mouvement culturel pour le salut du Sénégal (MCSS) est bien curieuse.
« M. le Président votre mandat est caduque et les députés élus avec le scrutin du 30 juillet 2017 sont illégitimes et ne représentent nullement le peuple », a dit Abdoulaye Mamadou Guissé qui ajoute : « Seule l’organisation de nouvelles élections cumulées législatives et présidentielles permettrait de rétablir l’autorité républicaine et une démocratie respectée. Sans cela, aucun dialogue ne saurait être possible ».
Une position bien illogique si l’on sait que la coalition dont il est le nouveau coordonnateur, Mbollo Wade, avait présenté une liste aux dernières joutes électorales. Si par « caduque » il fait allusion au mandat du Président qui devait se terminer en mars dernier, il n’est donc pas cohérent. Parce que cela est bien antérieur aux élections auxquelles il a participé. Et si sa coalition avait glané au moins un député, on doute fort qu’il considère les nouveaux élus du peuple d’ »illégitimes ».
Ne pas accepter la main tendue du chef de l’Etat, M. Guissé en a parfaitement le droit, mais taxer les nouveaux représentants du peuple d’illégitimes pour un motif aussi léger, c’est carrément leur manquer de respect en même temps qu’aux Sénégalais qui les ont élus.
