Violée enfant, elle devient policière et arrête son agresseur

Une Américaine a juré qu’elle allait devenir policière après avoir été violée enfant. Elle n’avait qu’un seul but, arrêter son agresseur.

Hannah s’était promis de lui faire payer, mais pas n’importe comment. Elle voulait que justice soit faite, afin de se sentir enfin libérée de ce poids qu’elle gardait toujours en elle. Petite fille, l’Américaine a été violée par un membre de sa famille, rapporte le «Daily Beast». Pendant quatre ans, elle a été contrainte à des relations sexuelles forcées, obligée à toucher le pénis de son agresseur ou à subir ses attouchements. Alors, celle qui a aujourd’hui 25 ans a décidé de devenir policière, pour arrêter elle-même cet homme et le mettre derrière les barreaux. Un jour de 2014, Hannah – son prénom a été changé par le quotidien américain – s’est rendue dans le bureau de son chef, dans le comté de McLennan, au Texas. Elle a expliqué à Brad Bond son histoire. Elle lui a raconté comment elle s’était fait la promesse d’entrer dans les forces de l’ordre pour que cet homme, Erlis Chaisson, soit enfin jugé. Surtout, elle lui a expliqué son plan, celui qu’elle préparait depuis des années.

Ce jour de septembre 2014, à Granbury, elle donne rendez-vous à son agresseur, «pour parler». Avec lui, elle décide de revenir sur ces actes qui ont commencé alors qu’elle n’avait que 8 ans. «Je comprends que tu sois en train de faire retomber toute la faute sur moi. Une ligne a été franchie, nos émotions se sont mélangées et ont été mal interprétées. Mais aucun de nous deux ne voulions que cela aille si loin», lui lance Erlis Chaisson. «Tu ne le sais pas, mais le pénis n’a pas de conscience, il n’y a pas d’explication. Si tu en avais un, tu le saurais», poursuit-il. Les mots sont violents. L’homme n’est pas prêt à se repentir. Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’Hannah est en train de l’enregistrer grâce à un micro caché dans son soutien-gorge. Pour plus de sécurité, elle porte une arme etun collègue la surveille au loin.

«Mon c…ur battait si fort. Mais nous étions prêts, nous avions un code au cas où cela tourne mal. Il parlait comme s’il s’adressait à son meilleur ami. Il a avoué six fois, dès la première heure de la conversation», se souvient Hannah dans le «Daily Beast». Erlis Chaisson fait même plus qu’avouer. Il blâme également sa victime. «Tu dois contrôler ta curiosité, je n’étais pas censé devenir ami avec toi, tu as joué un jeu dangereux, lance-t-il. J’étais allongé sur le canapé, et tu avais ce regard dans les yeux. Le matin, tu venais me câliner, je devais te gratter le dos… je n’aurai pas dû me mettre dans cette situation, je veux dire, n’importe qui aurait été confus». «J’étais si jeune, si petite. On ne peut pas blâmer un enfant, lui répond Hannah. Tu venais dans ma chambre quand je dormais». «Je t’ai laissée vierge non? Ma puce, tu étais si jeune et curieuse. J’étais assez vieux pour ne pas faire ça, mais trop jeune pour m’en soucier», rétorque l’homme, toujours enregistré.

D’après la procureure, Gabrielle Massey, à l’époque où Erlis Chaisson a connu Hannah, dans les années 1990, il était déjà enregistré comme délinquant sexuel en Louisiane. Il avait été poursuivi pour abus sexuel sur un mineur, lui aussi âgé de 8 ans. Il avait été libéré de prison en 1994 et a commencé à s’en prendre à Hannah l’année suivante, jusqu’à ses 12 ans. «Lorsqu’une fille commençait sa puberté, il ne s’intéressait plus à elle», explique Gabrielle Massey.

Erlis Chaisson a été jugé le mois dernier. Lors du procès, Hannah a confié que cette histoire était un «lourd secret à garder», un secret qui a affecté toute sa vie d’adulte. Lorsqu’elle a réalisé, au cours de sa thérapie, que son seul moyen pour aller mieux était de l’arrêter, elle a décidé de devenir policière. Si le patron de la jeune femme s’est félicité, soulignant à quel point les enregistrements avaient été décisifs dans la condamnation de l’accusé, il a aussi mis en garde les citoyens lambda face à ce genre de pratiques.

«Elle était entraînée, et policière. Elle avait avec elle un autre agent, nous avons fait tout ce que ne pouvions pour qu’elle soit en sécurité. Mais nous ne mettrons jamais la plupart des victimes dans cette situation», a indiqué la procureure. Erlis Chaisson a été déclaré coupable d’agression sexuelle aggravée. Il a été condamné à la prison à vie et à deux peines de 7 ans consécutives. Il ne pourra demander sa remise en liberté conditionnelle qu’au bout de 42 ans de prison.

Sanslimitesn.com

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