La commission d’éthique de la FIFA a ouvert une enquête préliminaire à l’encontre de Nasser Al-Khelaïfi, PDG de BeIN Media et patron du Paris SG, visé par une enquête suisse portant sur des soupçons de corruption, a-t-on appris vendredi auprès d’un porte-parole de l’instance. La police italienne a annoncé vendredi avoir perquisitionné et saisi une villa à Porto Cervo, en Sardaigne, qui serait selon les enquêteurs le « moyen de corruption » utilisé par le PDG de beIN Media Nasser Al-Khelaïfi, par ailleurs patron du PSG, envers Jérôme Valcke, ancien N.2 de la Fifa.
La chambre d’investigation de la commission d’éthique, justice interne de la FIFA, « a ouvert jeudi soir une enquête préliminaire à l’encontre de Nasser Al-Khelaïfi », a précisé ce porte-parole, alors que l’ancien secrétaire général de l’instance, Jérôme Valcke, déjà suspendu, est également visé par l’enquête de la justice suisse.
Selon un communiqué de la police italienne, la villa en question, dont la valeur est estimée à sept millions d’euros, « constitue le ‘moyen de corruption’ utilisé par Nasser Al-Khelaïfi (…) à l’encontre (de Jérôme Valcke) pour acquérir les droits télévisés relatifs aux Coupes du monde de la Fifa pour les années 2018 à 2030 ».
Documents saisis
La « Villa Bianca » appartient à une société immobilière établie à l’international, mais était à la disposition de Jérôme Valcke, selon le même communiqué. L’opération de vendredi a été menée en présence d’un « représentant du ministère public de la Confédération helvétique ».
La police italienne précise encore que plusieurs personnes, « liées à divers titres à la société propriétaire de la villa » ont été interrogées. Des documents et du matériel informatique ont également été saisis.
Droits TV pour la Coupe du monde
Jeudi, le ministère public de la Confédération helvétique avait annoncé enquêter depuis le 20 mars 2017, à l’encontre à la fois de Jérôme Valcke, ancien secrétaire général de la Fifa, déjà suspendu 10 ans pour d’autres faits de corruption, et du Qatari Nasser Al-Khelaïfi, PDG de la société beIN Media, « en lien avec l’octroi de droits média pour les Coupes du monde de football ».
L’enquête a été ouverte pour « soupçon de corruption privée, d’escroquerie, de gestion déloyale et de faux dans les titres », avait indiqué le MPC, précisant qu’une opération « coordonnée » était menée simultanément en France, en Grèce, en Italie et en Espagne, dans le cadre de cette procédure.